La ville unie derrière ses coureurs
La police a arrêté deux nouveaux suspects, hier, mais la traque se poursuit
MANCHESTER | (AFP) Manchester a retrouvé, hier, un visage conquérant à l’occasion de son traditionnel semi-marathon, qui a réuni des dizaines de milliers de coureurs, tandis que deux hommes ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’attentat qui a fait 22 morts lundi dernier.
Les habitants de la grande ville du nord-ouest de l’angleterre se sont pressés contre les barrières installées le long du parcours pour encourager bruyamment les coureurs et exprimer leur attachement à leur cité.
«C’est la première fois que je cours cette distance, je me sens à la fois stressée et ravie. Avec une dose d’émotion supplémentaire, après ce qui s’est passé cette semaine», reconnaît Mabel Grimshaw, 40 ans.
Lundi, Salman Abedi, un Britannique d’origine libyenne de 22 ans, s’est fait exploser à l’issue d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à la Manchester Arena.
L’attentat a fait 22 morts et 116 bles- sés, dont plusieurs enfants et adolescents, et a été revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (ÉI). L’ÉI a multiplié les attaques en Europe, tandis qu’il enregistre des reculs sur le terrain en Syrie et en Irak.
Ian Mclellan, 45 ans, a couru les 21 kilomètres du semi-marathon, car il croit essentiel de «se montrer unis et ne pas laisser [les terroristes] gagner, c’est pour ça que je suis là».
La manifestation a fait l’objet d’un important dispositif de sécurité. Les forces de l’ordre et les secours ont reçu un hommage au départ de la course, où une minute de silence a été observée.
NOUVELLES ARRESTATIONS
La police de Manchester a procédé à deux nouvelles arrestations, hier, dans le cadre de l’enquête sur l’attentat, le plus meurtrier au Royaume-uni depuis 12 ans et les attaques de Londres qui avaient fait 56 morts.
Un suspect de 25 ans a été interpellé dans le quartier d’old Trafford. Un autre homme de 19 ans a été arrêté dans le quartier de Gorton.
Ces arrestations portent à 13 le nom- bre de suspects en garde à vue au pays, tandis que le père et l’un des frères du kamikaze ont été arrêtés en Libye.
Au total, 1000 agents sont mobilisés pour analyser plus de 800 pièces à conviction (dont 205 documents numériques) et procéder à des recherches dans 18 lieux différents, tandis que près de 13 000 heures de vidéosurveillance ont été visionnées.
APPEL À TÉMOIN
Samedi soir, la police a lancé un appel à témoins, publiant deux photos, issues d’images de vidéosurveillance, montrant Abedi le soir de l’attaque. Le kamikaze porte une casquette et un sac à dos. Lunettes sur le nez, il est habillé d’une doudoune noire, d’un jean et de baskets.
La police veut récolter toute information sur les faits et gestes du kamikaze depuis le 18 mai, date de «son retour au Royaume-uni». D’après une source proche de la famille, Abedi se trouvait en Libye quelques jours avant l’attentat. La police allemande a, elle, signalé qu’il avait fait escale à Dusseldorf à ce moment-là.