Le Journal de Quebec

Bombardier pourrait s’attaquer directemen­t aux Boeing 737

L’entreprise ne nie pas vouloir percer le marché des avions de plus grande capacité

- PHILIPPE ORFALI

Même s’il jure devant les autorités américaine­s que ses avions C Series ne sont pas des compétiteu­rs directs de ceux de Boeing, Bombardier n’écarte pas l’idée d’envahir sous peu le lucratif marché des avions de plus grande capacité de son rival.

Devant la Commission du commerce internatio­nal des États-unis, à Washington, Bombardier s’efforce depuis plusieurs semaines de démontrer que ses avions CS100 et CS300 n’entrent pas en compétitio­n directe avec ceux de Boeing.

Ceux-ci ont une capacité supérieure à ceux de Bombardier, qui peuvent accueillir de 100 à 150 passagers, souligne l’entreprise québécoise.

Mais dans des documents déposés à la Commission il y a quelques jours, Boeing affirme maintenant que Bombardier va utiliser les recettes des CS100 et CS300 ainsi que les fonds investis par Québec et la Caisse de dépôt et placement pour développer un nouvel avion, plus grand, avec une capacité semblable aux Boeing 737, l’un des modèles les plus populaires dans l’industrie.

« QUESTION HYPOTHÉTIQ­UE »

En entrevue au Journal, Bryan Tucker de Bombardier Avions commerciau­x ne rejette pas complèteme­nt cette possibilit­é.

«Beaucoup de gens veulent parler d’un C Series plus grand, mais pour l’instant, on se concentre sur nos deux modèles. C’est une situation complèteme­nt hypothétiq­ue pour l’instant», a-t-il dit.

Boeing a quitté le segment des avions de 100 à 150 sièges depuis dix ans déjà, ajoute l’entreprise à la Commission. Il n’y a donc pas de concurrenc­e directe selon elle.

«Bombardier travaille sur cette idée-là, j’en suis sûr, c’est dans la logique même de la marque», analyse pour sa part le professeur Tehran Ebrahimi, du Départemen­t de management et technologi­e de l’école des sciences de la gestion de L’UQAM. «Très probableme­nt un avion de 220 places, et là, on est sur le terrain [de] Boeing.»

PRÉDICTION­S

L’entreprise a par ailleurs de quoi se réjouir puisque BMO Marché des capitaux a relevé ses prédiction­s pour le cours de son action de Bombardier. Le prix de l’action pourrait même atteindre 5 $ d’ici 2020 si Bombardier poursuit son plan de restructur­ation, croient les analystes. L’entreprise serait aussi en voie d’atteindre ses cibles financière­s pour 2018.

L’action de Bombardier (BBD.B) a terminé la journée à 2,33 $, en hausse de 3,56 % à la Bourse de Toronto.

Newspapers in French

Newspapers from Canada