Prendre parti
À la lumière des chiffres révélant que, dans la région de Montréal, l’école privée gagne du terrain aux dépens de l’école publique, les partis d’opposition s’en prennent au gouvernement libéral pour lui imputer la faute en invoquant l’austérité imposée au réseau. Retenir uniquement cette raison serait faire preuve de simplisme, car l’école publique a d’abord besoin de reconnaissance par un gouvernement responsable plutôt que d’un saupoudrage de millions de dollars qui s’avère de la poudre aux yeux.
UNE OPPOSITION DE FAÇADE
Péquistes et caquistes crient au loup et réclament des réinvestissements en éducation sans remettre en cause le mode de financement actuel des écoles privées et la ségrégation qui en découle. Alexandre Cloutier propose même d’élargir l’école privée à tous les types de clientèle pour qu’elle reflète la réalité québécoise. Quant à la CAQ, elle continue de croire que des millions de dollars sont gaspillés avec le maintien des commissions scolaires, une lubie dont elle ne peut se passer et qui ferait perdre encore beaucoup de temps dans des débats stériles au lieu de s’employer à valoriser nos institutions.
UN MINISTRE DU PRIVÉ
Avec ses enfants à l’école privée, le ministre Proulx constitue un piètre défenseur de l’école publique, laissant l’image d’un gérant de magasin sans confiance pour ses propres produits et réalisant ses achats chez le concurrent. Comme d’autres avant lui, il radote les balivernes sur le libre choix des parents malgré qu’il ne soit nullement remis en cause par la fin éventuelle du financement public des écoles privées. La fin de ce financement gouvernemental refléterait leur véritable statut d’institutions privées et donnerait un message clair du parti pris d’un gouvernement pour ses écoles publiques.
Un choix affirmé pour les institutions publiques entraînerait une plus grande hétérogénéité des clientèles scolaires, allégerait ainsi le sous-financement pour les élèves aux besoins particuliers et augmenterait le taux de réussite.