Le Journal de Quebec

Elle s’offre le luxe de dire: « bye bye boss! »

- Caroline lepage Collaborat­ion spéciale

SAINT-ELPHÈGE | Sept ans après avoir commencé à délaisser la société de consommati­on, Isabelle Aubin a pu s’offrir la plus belle récompense qui soit, dire bye bye à son patron et à un emploi payant, mais ennuyant.

Après avoir eu les deux pieds dans l’action comme directrice des opérations à l’internatio­nal pour une compagnie de transport, Isabelle Aubin a accédé à un poste au sein de la haute direction, où elle s’ennuyait à mourir.

«J’avais trop de temps pour réfléchir. Je me sentais vide», partage-telle.

À l’époque, cette quadragéna­ire gagnait très bien sa vie et bénéficiai­t d’excellente­s conditions de travail. Toutefois, elle trouvait inconcevab­le de gaspiller les 25 ans qui lui restaient avant la retraite à accomplir un travail qu’elle détestait.

NOUVELLE LIBRAIRIE

Lorsqu’elle a appris que la librairie de livres usagers où elle bouquinait allait fermer ses portes, Mme Aubin a soudaineme­nt ressenti le désir de démarrer un tel commerce. Le projet s’est vite mis en branle.

Avec sa copine, elle a parcouru les ventes de livres usagés de plusieurs villes du Québec. Elles revenaient souvent la voiture pleine de bouquins, au point de mettre la suspension de leur unique véhicule à l’épreuve.

Mme Aubin a acquis un inventaire intéressan­t à peu de frais. Toutes les démarches entourant l’ouverture de sa librairie allaient bon train.

«Les planètes étaient alignées», observe-t-elle.

Après plus de 15 ans de services, Mme Aubin a annoncé à son patron qu’elle quittait son emploi.

«Il m’a regardée comme si j’étais une extraterre­stre», se souvient-elle.

Il lui a demandé si elle voulait davantage d’argent, mais c’était impossible de la faire changer d’idée. «Ça aurait été tellement facile de continuer. C’était la sécurité», dit-elle.

En ouvrant la librairie Tourne la page, en décembre 2012, Mme Aubin voulait aider les gens et travailler avec son coeur.

Son souhait s’est réalisé, notamment grâce à sa vente annuelle de livres usagés qui connaît un succès spectacula­ire. L’an dernier, l’événement lui a permis de remettre près de 25 000 $ à un organisme.

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