Elle s’offre le luxe de dire: « bye bye boss! »
SAINT-ELPHÈGE | Sept ans après avoir commencé à délaisser la société de consommation, Isabelle Aubin a pu s’offrir la plus belle récompense qui soit, dire bye bye à son patron et à un emploi payant, mais ennuyant.
Après avoir eu les deux pieds dans l’action comme directrice des opérations à l’international pour une compagnie de transport, Isabelle Aubin a accédé à un poste au sein de la haute direction, où elle s’ennuyait à mourir.
«J’avais trop de temps pour réfléchir. Je me sentais vide», partage-telle.
À l’époque, cette quadragénaire gagnait très bien sa vie et bénéficiait d’excellentes conditions de travail. Toutefois, elle trouvait inconcevable de gaspiller les 25 ans qui lui restaient avant la retraite à accomplir un travail qu’elle détestait.
NOUVELLE LIBRAIRIE
Lorsqu’elle a appris que la librairie de livres usagers où elle bouquinait allait fermer ses portes, Mme Aubin a soudainement ressenti le désir de démarrer un tel commerce. Le projet s’est vite mis en branle.
Avec sa copine, elle a parcouru les ventes de livres usagés de plusieurs villes du Québec. Elles revenaient souvent la voiture pleine de bouquins, au point de mettre la suspension de leur unique véhicule à l’épreuve.
Mme Aubin a acquis un inventaire intéressant à peu de frais. Toutes les démarches entourant l’ouverture de sa librairie allaient bon train.
«Les planètes étaient alignées», observe-t-elle.
Après plus de 15 ans de services, Mme Aubin a annoncé à son patron qu’elle quittait son emploi.
«Il m’a regardée comme si j’étais une extraterrestre», se souvient-elle.
Il lui a demandé si elle voulait davantage d’argent, mais c’était impossible de la faire changer d’idée. «Ça aurait été tellement facile de continuer. C’était la sécurité», dit-elle.
En ouvrant la librairie Tourne la page, en décembre 2012, Mme Aubin voulait aider les gens et travailler avec son coeur.
Son souhait s’est réalisé, notamment grâce à sa vente annuelle de livres usagés qui connaît un succès spectaculaire. L’an dernier, l’événement lui a permis de remettre près de 25 000 $ à un organisme.