Couillard plaide le geste « humain »
Le premier ministre dit avoir invité Marc-yvan Côté chez lui par réflexe « humain »
C’est par humanisme que Philippe Couillard a invité son «ami» MarcYvan Côté à venir «relaxer» chez lui au Lac-saint-jean, en 2012.
«Si tu veux monter au lac relaxer, la porte est ouverte», avait écrit M. Couillard à M. Côté, cinq mois avant de se lancer dans la course à la chefferie libérale, dans un courriel dont notre Bureau d’enquête a obtenu copie.
M. Côté, un ex-organisateur libéral notoire, aujourd’hui accusé de fraude, d’abus de confiance et de corruption, venait alors d’être éclaboussé par un reportage de Radio-canada.
«C’est un message à caractère humain que j’ai envoyé, de tendre la main à quelqu’un qui, probablement, se sentait inquiet et sa famille également. Je pense que tout être humain qui se respecte aurait probablement fait quelque chose du genre comme ça», a expliqué en Chambre M. Couillard, devant les reproches des partis d’opposition.
PRÉSENT À SON MARIAGE
Finalement, jamais M. Côté n’a donné suite à la proposition de M. Couillard. «Je lui ai offert: “Écoute, viens me voir, on va en parler de comment tu vis ça, qu’est-ce que tu vois là-dedans.” [...] Il n’est pas venu, a fait savoir le chef libéral. Il ne s’est pas déplacé et je n’ai pas jugé bon de continuer la démarche.»
À sa défense, M. Couillard a souligné qu’il n’était alors qu’un simple «citoyen privé, pas politicien, aucune fonction publique».
Même s’il a écrit à M. Côté il y a cinq ans qu’il était son «ami», dans un courriel, «je ne l’ai pas fréquenté assidûment», a déclaré, hier, M. Couillard.
Radio-canada a aussi révélé, hier, que M. Côté a assisté au mariage de M. Couillard avec Suzanne Pilote, en 2005.
COUILLARD SE DÉFEND D’AVOIR MENTI
Le premier ministre s’est également défendu d’avoir menti aux Québécois, en mars dernier. Interrogé en point de presse sur ses rapports avec M. Côté entre 2008 et 2012, M. Couillard avait alors déclaré qu’il ne l’avait «croisé» qu’une seule fois avant de revenir en politique.
«Voyons donc», s’est d’abord limité à dire le chef du PLQ, hier matin, lorsque questionné à savoir s’il avait menti.
«Je n’ai jamais caché le fait que je connaissais M. Côté», a-t-il nuancé un peu plus tard au Salon bleu.
«Est-ce qu’on parlait de rapport ou de rencontre? Dans mon esprit, c’était de rencontre dont on parlait, et il n’y a pas eu d’autres rencontres que celle [...] où j’ai demandé à M. Côté de ne pas se mêler de la campagne au leadership.»