A-t-on privatisé Radio-canada ?

C’est la question que je me pose chaque fois que j’écoute la télé ou la radio de Radio-canada : coudonc, a-t-on privatisé l’auguste société d’état pendant la nuit sans l’annoncer?

Parce que plus ça va, plus Radio-canada se comporte comme un diffuseur privé…

UN CHOIX ASSUMÉ

Je coanime depuis deux ans une émission sur les ondes de CHOI Radiox à Québec.

CHOI est une station de droite.

Ça s’entend et tout le monde le sait.

Ça ne nous empêche pas de recevoir régulièrement des invités de gauche et d’être très polis avec eux, de les écouter et de faire entendre leurs points de vue afin que nos auditeurs (qui ne sont pas des imbéciles, quoi qu’en pense Dominique Payette) puissent se faire leur propre idée.

Mais les animateurs et les animatrices de la station portent fièrement à droite. C’est le ton que CHOI s’est donné. Il y a des stations 100 % sport, des stations 100 % météo, des stations 100 % rock, des stations 100 % circulation automobile, des stations 100 % pop…

Et nous sommes une station de talkradio de droite.

T’aimes ou t’aimes pas. Mais c’est un choix assumé.

Cela dit, CHOI est une radio privée. Qui appartient à des intérêts privés. Et qui est dirigée par des gens d’affaires.

Si demain, les patrons de CHOI décidaient que la station penchera dorénavant à gauche, ils seraient parfaitement dans leur droit.

Et je plierais bagage sans rechigner.

Pas étonnant que des gens demandent la privatisation de Radio-canada

OÙ EST LA DIVERSITÉ?

Radio-canada, elle, est un télédiffuseur public. Qui est financé avec de l’argent public (plus d’un milliard de dollars par année). C’est-à-dire avec notre argent. Sa mission est de parler à tous les Canadiens et de refléter la diversité du pays.

Diversité des cultures, diversité des identités religieuses, ethniques et sexuelles, et diversité des opinions.

Radio-canada n’a pas le droit d’être alignée à droite ou à gauche, de privilégier un bord ou l’autre.

Comme je l’ai souvent écrit, elle est où, la diversité d’opinions ,à Radio-canada? Dites-le-moi, je la cherche depuis des années.

Que les gens qui travaillent à RadioCanada aient le coeur à gauche est une chose. Mais là, ça dépasse les bornes.

On tape sur le même clou du matin au soir et du soir au matin, on invite toujours les mêmes personnes et on fait entendre toujours les mêmes points de vue.

Tout le temps. Dans toutes les émissions. Quelle que soit la personne qui l’anime.

Ce n’est pas une radio publique, c’est carrément un outil de propagande.

LA TOUR PENCHÉE

Depuis novembre 2016, Radio-canada a un nouveau vice-président principal, Michel Bissonnette.

J’espère que monsieur Bissonnette (qui a présidé la Commission-jeunesse du PLQ et qui a conseillé Jean Charest pendant cinq ans) va pouvoir redresser cette tour penchée.

Il ne s’agit pas de s’impliquer dans le contenu et de dire aux animateurs quoi penser. Après tout, c’est une radio publique, pas une radio d’état.

Juste de leur rappeler le rôle, la mission et le mandat de leur employeur.

Car si Radio-canada continue de se comporter comme une radio privée, de plus en plus de gens vont demander — avec raison — sa privatisation.

On ne peut pas avoir le financement d’un organisme public et se comporter comme une entreprise privée.