Le Journal de Quebec

Le fédéral renforce le financemen­t politique

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Le gouverneme­nt Trudeau va resserrer les règles en matière de financemen­t politique au fédéral, mais on pourra continuer de marchander l’accès aux ministres influents ainsi qu’au premier ministre, s’insurge l’opposition.

Le projet de loi déposé hier par la ministre des Institutio­ns démocratiq­ues, Karina Gould, rend plus transparen­ts les cocktails de financemen­t où de riches gens d’affaires payent jusqu’à 1500 $ le billet pour y assister.

Ces campagnes de financemen­t de- vront avoir lieu dans un endroit ouvert au public, être annoncées publiqueme­nt au moins cinq jours à l’avance et des informatio­ns sur les invités devront par la suite être divulguées de façon proactive.

« ACCÈS privilégié »

Mais pour le chef du NPD, Thomas Mulcair, le projet de loi C-50 ne changera «strictemen­t rien au fait que les libéraux, historique­ment et encore aujourd’hui, ont vendu l’accès à leurs ministres en retour pour du “cash”».

Justin Trudeau et ses ministres se sont retrouvés sur le grill à maintes reprises dans les derniers mois après avoir été la tête d’affiche de soirées de financemen­t à l’abri des regards avec de riches gens d’affaires.

Les libéraux se sont toujours défendus d’avoir contrevenu à la loi fédérale sur le financemen­t des partis politiques.

Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice estime que malgré la transparen­ce accrue, des personnes plus fortunées pourront toujours «payer pour avoir un accès privilégié» aux décideurs au pouvoir. «1500 $, c’est assez élevé, peu de gens sont capables de se payer cela», a-t-il souligné, sans proposer de montant maximum pour les dons aux partis politiques.

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