Québec ne comptabilise pas les GES de l’industrie aérienne
La subvention «ridicule» de Bombardier par le Fonds vert n’aidera pas le Québec à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, souligne le péquiste Sylvain Gaudreault.
Le Journal révélait hier que l’avionneur québécois, habitué au soutien public, se partagerait avec quatre autres entreprises l’argent d’un programme de 40 M$, dont 17,5 M$ proviennent du Fonds vert, pour le «développement de l’avion plus écologique». Bombardier utilisera cette somme pour inventer un «fuselage respectueux de l’environnement».
Or, les émissions polluantes du transport international aérien et maritime ne sont pas comptabilisées dans l’inventaire de GES, rappelle le critique en environnement du Parti québécois.
«Ce que ça démontre, c’est qu’il y a carrément une absence de priorité. Le Fonds vert n’est pas utilisé adéquatement. Ce n’est pas en finançant Bombardier qu’on va réduire les GES au Québec», note-t-il en entrevue avec Le Journal.
«Est-ce que les patrons de Bombardier vont augmenter leur salaire avec le Fonds vert?» s’est-il demandé.
CAE Aussi
La CAQ dénonce également cette subvention «abusive». «Comme d’habitude, c’est une vraie farce la mauvaise utilisation du Fonds vert. C’est une passoire», a déploré Mathieu Lemay, porte-parole caquiste en matière d’environnement.
L’entreprise CAE a aussi reçu une aide de l’état grâce à ce programme pour développer une nouvelle génération de simulateurs de vols. «Parce que les pilotes se pratiquent dans le simulateur et qu’ils ne brûlent pas de fuel dans un avion, on réduirait les GES. Le gouvernement trouve que ça a du sens, qu’il faut donner de l’argent. Une vraie farce!» a-t-il tonné.
De son côté, le ministre de l’environnement, David Heurtel, a défendu cette subvention bec et ongles. «C’est normal que le Fonds vert soutienne des mesures qui visent à développer des technologies qui visent à réduire les GES. Sur la planète, l’aviation est le septième pollueur au monde», a-t-il dit.