Le Journal de Quebec

Québec inquiète de voir la BIC faire fi des lois québécoise­s

- PASCAL DUGAS BOURDON

L’assemblée nationale craint que les projets dans lesquels la future Banque de l’infrastruc­ture du Canada (BIC) investira ne soient pas assujettis aux lois en vigueur au Québec, ce que dément toutefois le ministère de l’infrastruc­ture du Canada.

Inquiet des pouvoirs «abusifs» dont se doterait la BIC, le député péquiste Nicolas Marceau a déposé une motion, hier matin, qui demande notamment à ce que «l’assemblée nationale affirme l'applicatio­n de toutes les lois du Québec aux éventuels projets soutenus par la Banque de l'infrastruc­ture du Canada».

La motion, qui exige également l’amendement du projet de loi C44 sur la création de la BIC, a été adoptée à l’unanimité par les députés présents au Salon bleu.

«Toutes les lois québécoise­s perdraient de leur effet à partir du moment où [le gouverneme­nt fédéral] décréterai­t que, dans le cadre d’un projet, la BIC est mandataire», a indiqué M. Marceau, en se basant sur le libellé du projet de loi canadien C-44.

PIPELINE

«C’est clair que ce pouvoir pourrait être utilisé pour construire un pipeline. Il suffirait que la BIC se mêle au montage financier permettant la réalisatio­n d’énergie Est et que le gouverneme­nt fédéral décrète que, dans le cadre du projet, la BIC soit mandataire de Sa Majesté la reine», a-t-il dit.

INTERPRÉTA­TION CONTESTÉE

Dans un courriel, le ministère de l’infrastruc­ture et des Collectivi­tés du Canada a toutefois contesté l’interpréta­tion du projet de loi par les députés de l’assemblée nationale.

«Le statut de mandataire de la BIC correspond bien au rôle actuel des sociétés d’état. Les lois provincial­es et territoria­les s’appliquera­ient à tous les projets dans lesquels la Banque investirai­t. Il n’y a pas d’exemptions spéciales pour la Banque», a écrit Kate Monfette, directrice des communicat­ions au ministère.

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