The Weeknd fait faux bond au Centre Vidéotron
L’excuse invoquée par l’artiste, un empoisonnement alimentaire, ne convainc personne
La star canadienne du R&B The Weeknd a prétexté un empoisonnement alimentaire pour annuler, à une douzaine d’heures d’avis, le concert qu’il devait donner, hier soir, au Centre Vidéotron, et pour lequel 6000 fans avaient acheté des billets.
La décision a été annoncée par le promoteur Live Nation, tôt hier matin, quelques heures après que The Weeknd, en pleine forme, eut fait salle comble au Centre Bell de Montréal.
Peu de gens ont gobé l’excuse fournie par l’artiste torontois. D’autant plus que selon nos sources, des employés du Centre Vidéotron ont été avisés mardi soir de l’annulation.
Sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur le compte Instagram de The Weeknd, des fans l’ont accusé d’avoir boudé Québec en raison d’une vente de billets restée décevante malgré une campagne publicitaire agressive menée au cours des dernières semaines dans la capitale.
«Pathétique», « fuck you », «irrespecteux»: les épithètes peu flatteuses abondaient sous une photo qu’abel Tesfaye, de son vrai nom, a publiée mardi soir à Montréal.
La direction du Centre Vidéotron n’a pas répondu à notre demande d’entrevue hier.
DEUX ANNULATIONS EN 2017
C’est le deuxième concert qui est rayé de la programmation du Centre Vidéotron en 2017. Le retour à Québec des Red Hot Chili Peppers, qui n’avait pas suscité un grand engouement aux guichets, avait aussi été annulé. On avait alors invoqué un conflit d’horaire.
À l’époque du Colisée, les visites d’alicia Keys et du DJ Avicii avaient aussi été annulées sous des prétextes bidon. Le clan Keys avait notamment pointé du doigt d’obscurs problèmes de production.
Selon Michel Brazeau, promoteur au Colisée pendant plusieurs décennies, il ne faut pas être naïfs. Les annulations sont presque toujours causées par une faible vente de billets.
Cela dit, certains artistes ne se défilent pas. Aerosmith, en 2004, avait clairement avoué qu’il n’y avait pas assez de billets vendus pour justifier le déplacement à Québec. «Ils avaient attiré 10 000 personnes à leur première visite. Quand ils ont voulu revenir, il n’y avait que 4000 ou 5000 billets vendus. Ils ont préféré annuler», mentionne Michel Brazeau.
Quant au fameux conflit d’horaire qui ne dupe personne, il s’en était produit un bien réel en 1996 quand AC/DC avait prévu jouer au Colisée, se souvient le promoteur.
«Leur agent s’est rendu compte qu’il avait programmé deux concerts le même soir, à Québec et dans une ville américaine. Les billets se vendaient très bien, mais ils avaient choisi d’aller jouer aux États-unis.»
Les détenteurs de billets seront remboursés selon les modalités habituellement en vigueur au Centre Vidéotron.