Le Journal de Quebec

Plus de cégépiens en difficulté et moins de services

- DAPHNÉE DION-VIENS

La baisse du taux de diplomatio­n au collégial peut s’expliquer par l’augmentati­on du nombre d’élèves à besoins particulie­rs et par les compressio­ns des dernières années.

C’est ce qu’affirme Michel Perron, professeur à l’université du Québec à Chicoutimi, qui s’est penché sur la question. Ce dernier rappelle que le nombre d’élèves en difficulté a augmenté de manière «spectacula­ire» dans les cégeps de la province. Il y a dix ans, ils étaient environ 1300, un chiffre qui a bondi à 15 000 en 2015. Le phénomène est loin de s’essouffler puisque pour la dernière année seulement, la hausse était de 24 %.

Les jeunes qui ont un déficit d’attention ou des troubles d’apprentiss­age sont de plus en plus nombreux dans les écoles secondaire­s et, par conséquent, dans les cégeps. Les collèges réclament d’ailleurs depuis des années davantage de services pour aider ces étudiants à obtenir leur diplôme.

« LE COCKTAIL PARFAIT »

À cette problémati­que s’ajoute l’anxiété chez les étudiants, un phénomène qui est aussi en hausse, indique M. Perron. Selon de nombreuses études récentes, plus du tiers des cégépiens doivent maintenant composer avec cette réalité, présente en particulie­r chez les jeunes filles.

Or, pendant que le nombre de jeunes en difficulté au cégep a augmenté au cours des dernières années, les services ont plutôt diminué à cause des compressio­ns de 155 millions $ imposées par le gouverneme­nt Couillard en cinq ans, selon les chiffres de la Fédération des cégeps.

«C’est le cocktail parfait pour en arriver à une baisse du taux de diplomatio­n», lance M. Perron.

Des sommes ont été réinvestie­s cette année pour aider les cégépiens avec des besoins particulie­rs, mais leur nombre augmente si rapidement que le financemen­t par étudiant continue de diminuer, souligne le président-directeur général de la Fédération, Bernard Tremblay.

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