Une mère poursuit le combat pour son fils
Le drame familial a traumatisé son enfant
En colère contre la ministre de la Justice et L’IVAC, une mère qui a vu deux de ses enfants tués par leur père, réclame que le programme d’aide financière soit élargi aux victimes collatérales d’actes criminels.
«Je n’ai pas envie que mon fils termine sa vie au bout d’une corde», affirme Nadine Brillant, la mère de Lyndsey, 13 ans, et Kareen, 11 ans, qui ont été tuées par leur père le 10 juillet 2012 à Warwick, une petite ville des Bois-francs. Le frère des deux victimes – qui a un autre père – n’a pas droit aux indemnisations de L’IVAC, et ce, même s’il a vu les images du garage en feu où se trouvaient les enfants et leur père.
C’est en direct à la télévision que Nadine a vu l’horreur. Elle se rappelle les images des corps de ses deux enfants alignés dans des sacs blancs. Son fils survivant, Charles-antoine, avait six ans à l’époque. Il a également enregistré dans sa tête ces atroces images.
Après un long combat, Nadine a réussi à être indemnisée et reconnue comme victime. Mais, son fils, qui est le demifrère des victimes, n’a accès à aucune aide.
«Il est traumatisé, il manque de matu- rité. Il a de la rage à l’intérieur. Il a encore un bout de chemin à faire», relate Nadine lorsqu’elle parle de son garçon aujourd’hui âgé de 11 ans.
REFUS
Hier, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a annoncé un plan de 54 M$ pour améliorer le programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels.
Or, mercredi, Nadine a reçu une lettre par la poste de L’IVAC qui refusait toute indemnisation pour son fils. L’organisation soutient qu’il n’a pas été victime d’un acte criminel.
«Depuis le drame, Charles-antoine est inquiet, mentionne la dame. Mon fils a tout vu à la télévision. Selon L’IVAC, il n’a pas vécu d’acte criminel. Ce qui est complètement faux. Le fait de voir à la télévision ce qui se passe est aussi – sinon plus – dommageable que d’être sur place.»
La mère du garçon ne veut pas d’argent, mais de l’aide psychologique afin qu’il puisse avoir accès à des séances de thérapie.
«J’aimerais ça, lorsqu’il va avoir 30 ans et peut-être son premier enfant, qu’il puisse consulter à nouveau s’il a un problème. Je veux qu’il puisse avoir des soins de L’IVAC jusqu’à tant qu’il n’en ait plus besoin. C’est juste ça que je demande», réclame Nadine .