Isabelle Gaston reconnue par L’IVAC
Québec dévoile un plan de 54 M$ pour améliorer le programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels
Huit ans après que son ex-conjoint Guy Turcotte eut assassiné leurs enfants, Isabelle Gaston est désormais considérée par l’état comme une victime d’acte criminel.
La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a dévoilé hier son plan de 54 M$ pour améliorer le programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).
Sur la quarantaine d’actions proposées, huit ont déjà été réalisées, dont la révision en novembre de la notion de victime dans les cas d’assassinat d’un enfant par un de ses parents.
Après des années à militer pour ce changement, Isabelle Gaston a finalement pu être reconnue comme étant une victime d’acte criminel en décembre dernier.
«Je suis vraiment très heureuse. Ça change vraiment quelque chose. Tu te sens protégée, épaulée. Ça ne me redonnera jamais mes enfants, mais maintenant, la reconstruction, la résilience, les projets, je peux entièrement me consacrer à ça», lance-t-elle, soulagée.
Cette nouvelle mesure étant rétroactive, les personnes qui se retrouvent dans la même situation que Mme Gaston pourront déposer à nouveau une demande, a assuré la ministre Vallée.
TRAVAIL À FAIRE
Si elle salue haut et fort cette avancée, Isabelle Gaston rappelle qu’il reste des améliorations à apporter. La notion élargie de victime ne s’applique toujours pas aux parents d’un enfant qui aurait été assassiné par un individu hors du couple. «C’est un peu insultant de les considérer comme des endeuillés plutôt que des victimes», plaide Mme Gaston.
Les sommes investies ne bonifient pas non plus les indemnités établies, la ministre de la Justice affirmant que L’IVAC est le régime le plus généreux du genre au Canada. Isabelle Gaston milite notamment pour une augmentation de l’indemnité de 12 000 $ à 50 000 $.
EMBAUCHE
Les sommes investies par le gouvernement seront plutôt consacrées à l’embauche de ressources additionnelles pour traiter plus rapidement davantage de dossiers. Ces sommes, prévues dans le dernier budget, constituent une réponse au rapport du Protecteur du citoyen rendu public en septembre dernier.
Ce dernier dénonçait un accès difficile au régime, de longs délais encourus à la suite des demandes d’indemnisation et un manque d’empathie à l’égard des personnes qui font appel à L’IVAC. Mme Vallée assure que son plan d’action répondra d’ici 2019 aux 33 recommandations du rapport du Protecteur du citoyen.