« De la mauvaise gestion, tout simplement », dit Lisée
Les amendes impayées font réagir le PQ et la CAQ
Le gouvernement du Québec fait preuve de «mauvaise gestion» en étant incapable de récupérer 718,4 M$ en amendes impayées depuis 2004, estime le chef du Parti québécois.
«C’est de la mauvaise gestion, tout simplement», a commenté Jean-françois Lisée, en réaction au reportage paru dans Le Journal, hier, selon lequel le Bureau des infractions et des amendes (BIA) a de plus en plus de difficulté à récupérer l’argent qui lui est dû.
Sur les 718,4 M$ qui manquent à l’appel, près du tiers pourrait n’être jamais retrouvé. Le ministère de la Justice reconnaît en effet avoir épuisé tous ses recours pour des dossiers fermés totalisant 13,1 M$, alors que 218M$ impliquent des dossiers aux montants très élevés, pour lesquels il est plus long et difficile de retrouver les sommes.
«L’austérité permanente, c’est ce que ça donne, aussi. C’est contre-productif même dans la collection de revenus, déplore Jean-françois Lisée. C’est sûr qu’après 12 ans de gouvernement libé- ral, s’ils ne sont pas capables de collecter les amendes, c’est qu’il y a quelque chose qu’ils font de pas correct.»
Le caquiste François Bonnardel a apporté le dossier en Chambre, questionnant vainement le ministre des Finances sur ce qu’il comptait faire pour retrouver ces sommes. «On manque d’argent dans nos écoles, pas de médecins de famille, les Québécois veulent des baisses d’impôt», a lancé le député de Granby.
NUANCES
Tard hier soir, la directrice de cabinet de la ministre de la Justice a nuancé les données obtenues par Le Journal, qui ont pourtant été fournies dans le cadre de l’étude des crédits de son ministère.
Sans pouvoir chiffrer le tout précisément, Nathalie Roberge affirme qu’une portion de ces sommes doit être récupérée par le fédéral et non pas par Québec. Des ententes de paiement ont aussi été prises pour des dossiers totalisant 270 M$. Aussi, 73 M$ d’amendes impayées ne sont pas hors délai pour l’instant.
Face à la situation, elle rappelle que le BIA doit ajouter, d’ici l’automne, 47 ressources, dont 20 pour la perception.