867 M$ à l’industrie forestière
Le plan d’aide d’ottawa est bien reçu au Québec et ailleurs au pays
OTTAWA | Le plan d’aide de près de 900 millions $ d’ottawa pour soutenir l’industrie forestière, frappée par des droits de douane sur ses exportations aux Étatsunis, est salué au Québec et ailleurs au pays, mais il enrage le lobby du bois américain.
Le gouvernement fédéral a annoncé, hier, un investissement de 867 millions $ pour aider les travailleurs et l’industrie forestière du Canada à encaisser le choc de la guerre commerciale qui se joue avec les États-unis sur le bois d’oeuvre.
«On est bien contents des premières mesures que le gouvernement fédéral a livrées», a réagi à Québec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette.
Ce dernier estime que la province pourrait à terme obtenir environ le tiers de l’argent rendu disponible par Ottawa.
Si le plan du fédéral comble les at- tentes au Canada, l’industrie du bois fulmine au sud de la frontière.
« NOUVELLE SUBVENTION INJUSTE »
Pour la U.S. Lumber Coalition, l’aide financière d’ottawa constitue une «nouvelle subvention injuste» qui avantage les producteurs canadiens.
«Le Canada continue de refuser de jouer selon les mêmes règles», a pesté le porte-parole du puissant lobby, Zoltan van Heyningen.
Pas moins de trois ministres du gouvernement Trudeau ont été dépêchés pour dévoiler le plan d’aide fédéral, qui était attendu avec impatience.
Lors de la conférence de presse à Ottawa, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a soutenu que l’aide canadienne respecte en tout point les obligations du Canada en matière de commerce international.
Elle a aussi fustigé les sanctions «injustes» de l'administration Trump envers l'industrie forestière canadienne et réitéré la volonté du gouvernement de «s'y opposer fermement».
Récemment, l'administration américaine a imposé des taxes à l'importation atteignant jusqu'à 24 % sur le bois canadien.
L'enveloppe annoncée par les libéraux fédéraux inclut des prêts aux entreprises pour soutenir les travailleurs du secteur et les communautés touchées.
DIVERSIFIER LES MARCHÉS
Plus de 160 millions $ sont aussi débloqués pour diversifier les produits et les marchés d'exportation du secteur forestier canadien.
«Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour diversifier nos marchés», a déclaré le ministre du Commerce international, François-philippe Champagne.
Les producteurs américains accusent leurs homologues canadiens d'exporter du bois d’oeuvre à un prix inférieur aux coûts de production grâce à des droits d'exploitation plus faible dans les forêts publiques provinciales.