Ottawa rompt les communications avec Boeing
Sa tentative d’enterrer la hache de guerre avec Boeing ayant été un échec, Ottawa a coupé hier tous les ponts avec l’entreprise qui accuse Bombardier de concurrence déloyale devant les autorités américaines.
«Notre partenaire, Boeing, n’agit pas comme un partenaire de confiance en ce moment. Alors, on a coupé toutes les discussions avec lui», a déclaré en point de presse le secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’approvisionnement, Steven Mackinnon.
«Ils agissent contre les intérêts du Canada», a-t-il dit en marge de CANSEC, un important salon militaire qui se déroule actuellement à Ottawa.
«Il va falloir qu’on continue d’explorer nos options» afin de doter l’armée canadienne de nouveaux avions, a-t-il ajouté. «On espère que Boeing va revenir sur sa décision.»
Mercredi, le ministre de la Défense Harjit Sajjan avait pourtant adouci le ton avec Boeing. Il avait demandé à l’entreprise américaine de renoncer à ses démarches visant à imposer des amendes à Bombardier et à ses avions C Series.
« CAMPAGNE AGRESSIVE »
La réponse de Boeing n’avait pas tardé. Un porte-parole avait demandé à Ottawa de laisser les procédures qui se déroulent actuellement devant la Commission américaine du commerce international suivre leur cours, plutôt que d’intervenir.
Boeing est d’avis que Bombardier s’est «embarquée dans une campagne agressive pour vendre ses avions C Series sur le marché américain à des prix absurdement bas», ce qui a eu pour effet de lui faire perdre des contrats.
La Commission du commerce international (ITC) des États-unis doit rendre une première décision dans ce dossier le 12 juin. — Avec la collaboration de
Christopher Nardi