Le Journal de Quebec

Des similitude­s avec Roy

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À observer Matthew Murray depuis son entrée dans la Ligue nationale, on peut dresser un parallèle avec Patrick Roy.

Entendons-nous. Le gardien des Penguins de Pittsburgh a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre le statut de l’ex-gardien du Canadien et de l’avalanche du Colorado.

Par contre, comme Roy, il a gagné la Coupe Stanley à ses premiers pas dans les séries éliminatoi­res. Ses exploits du printemps dernier se comparent à ceux de Roy lorsqu’il remporta les grands honneurs en 1986.

Au cours de sa première saison, il avait ravi le poste de gardien numéro un à Steve Penney et à Doug Soetart. Murray s’est amené l’an dernier alors que MarcAndré Fleury était sur la touche et on n’a jamais mis en doute ses compétence­s, au point de lui confier la très lourde responsabi­lité de ramener les Penguins sur les rails.

À l’arrière-plan, il y avait Fleury, un gardien de haut niveau.

UN GAMER

Ce printemps, Murray a attendu l’occasion pour reprendre les guides. Depuis, il fait un travail colossal.

Comme Roy, Murray est un gamer, comme on le dit souvent dans le jargon du hockey. Un gardien capable d’élever son jeu d’un cran quand son équipe éprouve des ennuis.

Un gamer fait la différence dans l’adversité. Il va soulever ses coéquipier­s, il va étaler son talent dans des circonstan­ces passableme­nt tendues.

Les Penguins ont éliminé les Sénateurs avec Murray devant le filet. L’entraîneur Mike Sullivan a joué le tout pour le tout dans cette série en remplaçant Fleury, solide lors des séries précédente­s, éliminant même les Capitals de Washington dans le septième et décisif match.

Jusqu’ici, Murray a été intraitabl­e. Il fait bien paraître son entraîneur qui, c’est clair, le préfère à Fleury. Les Penguins mèneraient-ils cette série 2-0 en finale si Murray n’avait pas été aussi efficace, aussi alerte, aussi rassurant? Absolument pas.

Après tout, les Predators ont dominé quatre des six périodes jusqu’à maintenant... mais Murray s’est dressé comme un mur.

AU BON MOMENT

Un parallèle avec Roy est un peu prématuré, direz-vous. Pas vraiment. Son début de carrière soulève plusieurs similitude­s entre les deux gardiens. Roy a redoré le blason des gardiens avec un style particulie­r. Il a donné à la profession de gardien tout le lustre qui lui revient.

Murray n’a pas changé la profession. Il respecte simplement tout ce que les grands gardiens des 20 dernières années ont accompli. Il gagne au moment où son équipe crie à l’aide.

Parce que les Penguins n’ont rien cassé lors des deux premiers matchs de la série finale et ça peut paraître bizarre d’en arriver à cette conclusion puisqu’ils ont marqué neuf buts contre quatre pour les Predators dans cette série.

INTIMIDANT

Cependant, trop souvent, les Penguins ont donné l’impression de manquer de carburant... sauf que Murray, période après période, les a poussés jusqu’à la pompe à essence.

Le gardien des Penguins n’est peut-être pas aussi provocateu­r que Roy, il parvient néanmoins à intimider ses rivaux par ses arrêts spectacula­ires. A-t-il été ébranlé par le but de Pontus Aberg mercredi? Non.

Au contraire, il a défié les Predators, il les a confrontés.

La série est loin d’être terminée. J’imagine que les Predators seront gonflés à bloc devant leurs partisans. Cependant, l’adversaire commence à peine à retrouver ses moyens et il mène deux à zéro.

Un match comme celui de demain soir, alors que les Penguins pourront pousser les Predators dans les câbles, c’est justement cette compétitio­n relevée qu’affectionn­ait Roy.

Voyons voir si Murray pourra avoir autant de plaisir à créer le doute chez l’adversaire.

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