Fuddle duddle
Pierre elliott trudeau
Vous souvenez-vous du fameux «Fuddle duddle» de Pierre Elliott Trudeau ?
Nous sommes en 1971. Le «père de» est premier ministre du Canada. Un député conservateur se lève en Chambre et dénonce une décision du gouvernement libéral.
Excédé par l’intervention du député, le premier ministre (fidèle à lui-même) hurle deux mots qui ressemblent à s’y méprendre à: «Fuck off».
Hein? Le premier ministre qui lance des mots injurieux en plein parlement? Enfer et damnation! Mais quelle mouche l’a piqué?
La pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre...
TEL PÈRE, TEL FILS
Interrogé par des journalistes à la fin de la période de questions, Pierre Elliott Trudeau, un sourire dédaigneux aux lèvres, affirme qu’il n’a jamais prononcé ce méchant «mot à quatre lettres» qui commence par «f» et finit par «k». Qu’a-t-il dit, alors? «Fuddle duddle», répond Trudeau père, avant de tourner le dos aux reporters et de lever les feutres.
Cette expression inventée de toutes pièces est entrée instantanément dans l’histoire.
Il y a eu des chansons «Fuddle duddle», des t-shirts «Fuddle duddle», même un magazine Fuddle Duddle.
«Fuddle duddle» est devenu la citation la plus célèbre de Trudeau père, avec «Just watch me».
Le symbole de son arrogance, de sa suffisance, de son impertinence. Eh bien, tel père, tel fils. Quarante-six ans plus tard, c’est maintenant à fiston de lancer un «Fuddle duddle» aux journalistes qui lui ont demandé ce qu’il pensait de l’offensive constitutionnelle de Philippe Couillard.
Oh, le jeune premier ministre n’a pas repris la célèbre formule de son père telle quelle. Mais c’était tout comme.
Une fin de non-recevoir lancée à la va-vite alors qu’il filait à toute vitesse dans les couloirs du parlement, le veston jeté négligemment sur son épaule.
Comme s’il glissait sur la rampe d’un escalier.
COUILLARD LE NATIONALISTE
Difficile de penser que Philippe Couillard a vraiment cru à la possibi- lité de rouvrir la boîte de Pandore constitutionnelle avec Justin Trudeau.
L’homme est encore plus «multiculturaliste» que son père!
N’a-t-il pas dit au New York Times que le Canada est le premier État postnational au monde? Si la nation canadienne n’existe pas, vous imaginez la nation québécoise?
Pour Trudeau fils, le Canada est un regroupement d’individus reliés entre eux par la charte des droits de son papa, point.
Il faut être naïf ou très idéaliste pour croire que Capitaine Kumbaya donnerait le feu vert à un fédéralisme asymétrique qui accorderait un traitement de faveur aux Québécois. Qui sait? Le document abscons de 200 pages écrit en secret par le politburo libéral est peut-être davantage destiné aux Québécois qu’aux Canadiens.
L’idée n’est peut-être pas tant de convaincre Justin Trudeau de changer son fusil d’épaule que de convaincre les Québécois que Philippe Couillard est plus nationaliste qu’on ne le croit.
DÉCLASSER LA CAQ
La CAQ se targue d’être le seul parti fédéraliste nationaliste au Québec?
Eh bien non, il y en a un autre, plus gros, plus riche et plus fort: le Parti libéral du Québec!
La preuve: on a tendu la main au Canada en toute bonne foi.
Pas notre faute s’il a répondu: «Fuddle duddle!»