Le Journal de Quebec

Un an pour voir un chirurgien

Une mère incapable de travailler n’a pas les moyens de payer 9000 $ pour aller au privé

- Héloïse Archambaul­t l Harchambau­ltjdm

Incapable de travailler depuis neuf mois en raison d’une intense douleur aux bras, une mère de 39 ans déplore devoir patienter encore un an sur une liste d’attente pour rencontrer un chirurgien qui pourrait éventuelle­ment l’opérer.

«Je suis une patiente parmi tant d’autres. J’ai beaucoup de douleurs et ils s’en foutent, confie Lucie Leclerc, qui peine à retenir ses larmes.

«Mes mains deviennent engourdies. Souvent, j’ai de la misère à plier mes doigts», ajoute la résidente de Sainte-croix, dans Lotbinière.

Âgée de 39 ans, cette mère de quatre enfants a des douleurs aux mains depuis des années, et doit prendre des médicament­s pour supporter le mal persistant.

Toujours sans diagnostic officiel, elle a appris récemment que les nerfs de ses mains sont plus gros que la moyenne, ce qui pourrait être la cause de son problème.

Opérée en 2014 et en 2015 pour les tunnels carpiens, la dessinatri­ce profession­nelle croyait bien être guérie. Mais la douleur est revenue en force.

Depuis le 24 août 2016, elle ne peut carrément plus travailler. D’ailleurs, la douleur s’est maintenant propagée jusqu’aux épaules.

PAS DE DEXTÉRITÉ FINE

«C’est comme quand on se cogne le nerf du coude, compare-t-elle.

«Juste plier mon linge et faire à manger, c’est l’enfer, ajoute la femme. J’ai de la misère avec la dextérité fine.»

Pour réduire la douleur, elle met des serviettes autour de ses coudes durant la nuit pour les empêcher de plier.

À la fin 2016, Mme Leclerc a été placée sur la liste d’attente pour voir un physiatre. Après plusieurs mois, elle a finalement eu un rendez-vous en mars dernier.

Or, ce médecin n’a pas pu l’aider, et l’a ensuite orientée vers un chirurgien spécialist­e de la main, à Québec.

«La secrétaire m’a dit de ne pas être surprise, mais que ça peut prendre jusqu’à un an d’attente juste pour évaluer mes mains. J’en ai pleuré une shot », avoue la femme.

« JUSTE PLIER MON LINGE ET FAIRE À MANGER, C’EST L’ENFER. J’AI DE LA MISÈRE AVEC LA DEXTÉRITÉ FINE. » – Lucie Leclerc

AUX ÉTATS-UNIS ?

Exaspérée par les délais, Mme Leclerc a fait des démarches auprès d’une clinique privée de Montréal. Le prix de l’opération? 4600 $ par main.

«Oubliez ça, je n’ai pas les moyens. Si j’avais l’argent, j’irais aux États-unis pour me faire traiter», rage la patiente en larmes.

«Il n’y a que mon médecin de famille qui ne se fout pas de moi, mais il ne peut rien faire pour me guérir», dit-elle.

Pour apaiser la douleur, Mme Leclerc fait de la massothéra­pie et de physiothér­apie chaque semaine.

Or, elle a épuisé les 1400 $ remboursés par année par son assureur, et doit maintenant payer 110 $ par semaine.

«Le plus dur, c’est la douleur au quotidien. Il y a plein de choses que je ne peux plus faire, comme cuisiner», dit la mère.

 ??  ?? Dessinatri­ce de profession, Lucie Leclerc ne travaille plus depuis août 2016, en raison de douleurs aux bras qui l’empêchent de faire de simples tâches ménagères. Elle est maintenant sur une longue liste d’attente pour rencontrer un chirurgien.
Dessinatri­ce de profession, Lucie Leclerc ne travaille plus depuis août 2016, en raison de douleurs aux bras qui l’empêchent de faire de simples tâches ménagères. Elle est maintenant sur une longue liste d’attente pour rencontrer un chirurgien.
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