Le Journal de Quebec

Un garde du corps crucial

Dominic Roy exerce le rôle crucial de « divertisse­ur » de taureaux

- STÉPHANE CADORETTE

Lorsque les taureaux cessent leur infernale danse, après qu’un monteur leur ait résisté ou qu’ils le catapulten­t au sol, quelqu’un doit maîtriser la bête et assurer la sécurité du cowboy. Le métier aussi fascinant que dangereux de Dominic Roy et autres «divertisse­urs» est méconnu, mais crucial.

Dans le jargon du rodéo, ils sont surnommés les clowns. Dans les faits, il n’y a rien de léger ni d’amusant dans leurs fonctions! Et justement, dans l’univers PBR, ces bull fighters n’ont rien d’amuseurs publics.

«À l’époque, ça a commencé en parlant de clowns de rodéos et le surnom est resté, mais il y a une grosse différence entre être là pour divertir la foule durant les temps morts et les divertisse­urs de taureaux que nous sommes, avec le rôle sérieux et dangereux de maîtriser les taureaux», a signalé Roy.

UNE GRANDE FAMILLE

Dans une soirée comme celle d’hier, les divertisse­urs ne quittent pas l’arène, se consacrant à la sécurité des monteurs du début à la fin des compétitio­ns. Comme deuxième métier, puisque Dominic Roy ne peut vivre exclusivem­ent de cette passion, c’en est tout un!

«C’est un privilège d’aller faire notre travail pour aller protéger les cowboys», a dit celui qui est mécanicien-technicien de remorques cryogéniqu­es dans la vie de tous les jours, dans la région de Montréal-est.

«On développe une belle camaraderi­e, car on a la même passion. Nous sommes là pour protéger les cowboys, nous sommes leurs gardes du corps.»

LA FORCE DU « MENTAL »

Au même titre que les monteurs, les divertisse­urs possèdent des qualités athlétique­s hors pair. Toutefois, c’est encore plus mentalemen­t qu’ils sont sollicités. Un manque de concentrat­ion de quelques secondes peut occasionne­r de sérieuses conséquenc­es.

«On comprend les risques et on les accepte. Ce sera toujours dangereux pour les cowboys ou pour nous. Des fois, c’est une question de pouces ou de secondes pour que ça vire mal. Un bon bull fighter ne pense pas, il réagit. Il n’y a pas moyen de faire ce sport-là sans que des fois, ça passe proche», a lancé Roy.

«C’est l’un des sports les plus extrêmes. Quand un cowboy décide de danser avec un athlète bovin, c’est sûr que des accidents vont arriver. Des blessures graves, j’en ai vu plus d’une, mais il faut être fait fort mentalemen­t.»

Mais ça, c’est le risque du métier. Un risque que le plaisir et les émotions extrêmes viennent vite éclipser pour celui qui a commencé comme monteur en 1997 avant de découvrir son boulot actuel, quatre ans plus tard.

«Il n’y a rien qui peut accoter l’adrénaline et la satisfacti­on de sauver un cowboy et de contrôler des bêtes. Peu de gens peuvent ressentir ça dans une vie. C’est le plus beau métier du monde.»

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