Un garde du corps crucial
Dominic Roy exerce le rôle crucial de « divertisseur » de taureaux
Lorsque les taureaux cessent leur infernale danse, après qu’un monteur leur ait résisté ou qu’ils le catapultent au sol, quelqu’un doit maîtriser la bête et assurer la sécurité du cowboy. Le métier aussi fascinant que dangereux de Dominic Roy et autres «divertisseurs» est méconnu, mais crucial.
Dans le jargon du rodéo, ils sont surnommés les clowns. Dans les faits, il n’y a rien de léger ni d’amusant dans leurs fonctions! Et justement, dans l’univers PBR, ces bull fighters n’ont rien d’amuseurs publics.
«À l’époque, ça a commencé en parlant de clowns de rodéos et le surnom est resté, mais il y a une grosse différence entre être là pour divertir la foule durant les temps morts et les divertisseurs de taureaux que nous sommes, avec le rôle sérieux et dangereux de maîtriser les taureaux», a signalé Roy.
UNE GRANDE FAMILLE
Dans une soirée comme celle d’hier, les divertisseurs ne quittent pas l’arène, se consacrant à la sécurité des monteurs du début à la fin des compétitions. Comme deuxième métier, puisque Dominic Roy ne peut vivre exclusivement de cette passion, c’en est tout un!
«C’est un privilège d’aller faire notre travail pour aller protéger les cowboys», a dit celui qui est mécanicien-technicien de remorques cryogéniques dans la vie de tous les jours, dans la région de Montréal-est.
«On développe une belle camaraderie, car on a la même passion. Nous sommes là pour protéger les cowboys, nous sommes leurs gardes du corps.»
LA FORCE DU « MENTAL »
Au même titre que les monteurs, les divertisseurs possèdent des qualités athlétiques hors pair. Toutefois, c’est encore plus mentalement qu’ils sont sollicités. Un manque de concentration de quelques secondes peut occasionner de sérieuses conséquences.
«On comprend les risques et on les accepte. Ce sera toujours dangereux pour les cowboys ou pour nous. Des fois, c’est une question de pouces ou de secondes pour que ça vire mal. Un bon bull fighter ne pense pas, il réagit. Il n’y a pas moyen de faire ce sport-là sans que des fois, ça passe proche», a lancé Roy.
«C’est l’un des sports les plus extrêmes. Quand un cowboy décide de danser avec un athlète bovin, c’est sûr que des accidents vont arriver. Des blessures graves, j’en ai vu plus d’une, mais il faut être fait fort mentalement.»
Mais ça, c’est le risque du métier. Un risque que le plaisir et les émotions extrêmes viennent vite éclipser pour celui qui a commencé comme monteur en 1997 avant de découvrir son boulot actuel, quatre ans plus tard.
«Il n’y a rien qui peut accoter l’adrénaline et la satisfaction de sauver un cowboy et de contrôler des bêtes. Peu de gens peuvent ressentir ça dans une vie. C’est le plus beau métier du monde.»