Le Journal de Quebec

Maxime Bernier a songé à quitter la politique

Une semaine après sa défaite, il avoue avoir songé à retourner au domaine privé

- Christophe­r Nardi Chrisgnard­i cchristoph­er. nardi @quebecorme­dia.com 613.380.8205

J’espère qu’andrew Scheer [le nouveau chef conservate­ur] va me donner un rôle dans le prochain gouverneme­nt, mais nous ne laisserons pas le Québec passer au deuxième rang. Je vais travailler fort avec Andrew pour gagner 30 sièges aux prochaines élections.» Il n’y a pas eu d’excès de confiance de la part de notre équipe. Nous avons fait campagne jusqu’à la toute fin.»

J’avoue que je n’ai pas bien performé durant les deux premiers débats de la campagne, mais surtout le premier. J’étais moins à l’aise en anglais au début de la campagne, et le premier débat a été pourri pour ma part.»

OTTAWA | Convaincu jusqu’au dernier moment qu’il allait l’emporter, Maxime Bernier a eu un tel choc de perdre la course à la chefferie conservatr­ice qu’il a brièvement songé à quitter la politique sur-le-champ.

Avec une avance de 13 % sur son plus proche rival dans des sondages internes et le surnom de «superstar», le Beauceron admet qu’il n’a jamais envisagé la défaite quant au vote pour nommer le remplaçant de Stephen Harper à la tête du parti la semaine dernière.

«Toute la campagne, les gens me disaient que j’allais gagner et j’y croyais. À aucun moment est-ce que je n’ai cru que je pouvais perdre cette course. Ce n’est qu’au dernier tour du vote en congrès que mon équipe m’a pris de côté et m’ont dit qu’il y avait 70 % de chances que je perde que j’ai commencé à envisager la défaite», raconte M. Bernier en entrevue avec Le Journal, quelques jours après sa défaite aux mains d’andrew Scheer.

D’ailleurs, M. Bernier a livré ses commentair­es avant les révélation­s concernant les doutes semés par son camp sur les résultats du vote. ( voir autre texte)

Disparue, l’énergie quasi infinie de l’homme qui a fait sa campagne sans relâche pendant 13 mois. C’est plutôt d’une voix douce, parfois empreinte d’émotion, qu’il raconte que, pendant un bref moment, il a failli tout lâcher sur la colline parlementa­ire. «Oui, j’ai pensé quitter la politique. J’y ai pensé un peu, parce que c’est sûr que je pourrais retourner au privé ou faire autre chose», avoue M. Bernier.

«Mais tout de suite, la deuxième pensée a été que je ne pouvais pas lâcher les 49 % des gens qui ont voté pour moi. J’aime ce que je fais, donc je me suis assuré d’annoncer dès le lundi que je restais en poste et que je me représente­rais aux élections en 2019», continue celui qui est le député de la Beauce depuis 11 ans.

LES YEUX PLEINS D’EAU

Bernier reste fier de sa campagne «d’idées», dont l’éliminatio­n du «cartel» de la gestion de l’offre et une réduction d’impôts pour tous.

«Je suis le seul candidat du parti qui s’est levé pour se battre pour les contribuab­les canadiens. Ma plateforme ne faisait pas l’unanimité, mais les membres du parti ont bien vu que je suis un homme de principe et d’idées », analyse le député.

Malgré tout, la douleur de la défaite reste vive pour celui qui se voyait affronter Justin Trudeau en 2019. Heureuseme­nt, il peut compter sur sa conjointe ainsi que ses deux filles pour l’appuyer, dit-il.

«Lorsque quelqu’un vient me voir pour me dire qu’il a voté pour moi et qu’il est déçu, je ressens tout de suite l’émotion et mes yeux se remplissen­t d’eau», a raconté M.bernier.

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Maxime Bernier avoue que ses yeux se remplissen­t toujours d’eau lorsque les gens viennent le féliciter pour sa campagne à la chefferie.
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