Le membership du PLQ en chute libre
40 000 membres de moins en 10 ans
TROIS-RIVIÈRES | Le Parti libéral reconnaît qu’il fait face à un déclin «préoccupant» de son nombre de militants: en baisse depuis «plusieurs mois», il atteint désormais un plancher historique de 30 000 membres.
«Il y a une baisse», a convenu Philippe Couillard hier lors d’une mêlée de presse en marge du conseil général du PLQ à Trois-rivières. La saignée a débuté «il y a plusieurs mois», a-t-il ajouté.
«Dans tous les partis politiques, souvent on observe une diminution de l’attrait et de la rétention de nouveaux membres», a expliqué le premier ministre. Un peu plus tôt, le président du parti, Gilbert Grimard, a soutenu dans un discours que «les chiffres» qui ont été présentés aux délégués en huis clos étaient «préoccupants».
En après-midi, le whip Stéphane Billette a affirmé que le PLQ a perdu 40 000 membres en dix ans. Au 31 décembre 2015, le PLQ comptait 37 000 membres, selon un rapport sur le militantisme au PLQ signé par Jérôme Turcotte. Selon des informations obtenues par Le Journal, il n’y en a plus que 30000 aujourd’hui.
LE PQ VIEILLISSANT
Le PLQ n’est pas le seul à être frappé par cette crise du militantisme. Le Parti québécois a 90 000 membres, dont plus des deux tiers sont âgés de 55 ans et plus. D’autres tirent leur épingle du jeu: près de 16 000 personnes ont leur carte de Québec solidaire, un chiffre en forte hausse depuis l’arrivée en politique de Gabriel Nadeau-dubois. De son côté, la CAQ disait avoir 11 500 membres en janvier 2017.
SYMPATHISANTS ?
Pour rétablir la donne, le PLQ a voté en conseil général plusieurs résolutions afin de faire mousser le militantisme. On veut par exemple créer une nouvelle catégorie de membres «sympathisants». Ces adhérents auront accès aux communications du PLQ ainsi qu’aux événements militants. Ce statut serait gratuit «pour la première année».
PLUS DE FEMMES
Par ailleurs, le Parti libéral veut «s’avancer le plus possible vers la zone de parité de 40 %» de candidatures féminines en 2018. Pourquoi 40 % et non pas 50 %, comme Québec solidaire? «Il faut laisser un peu de marge de manoeuvre à nos associations. On ne va pas demander à nos députés de quitter parce que ce sont des hommes», a expliqué M. Couillard.
Philippe Couillard dit avoir obtenu l’appui du patronat pour réfléchir à l’ajout d’une semaine de vacances pour les Québécois.
«C’est une très bonne nouvelle, le patronat s’engage avec nous pour y réfléchir. On va arriver avec quelque chose de très intéressant», a lancé le premier ministre hier lors de son discours de clôture du conseil général de son parti, à Trois-rivières.
« QUALITÉ DE VIE »
M. Couillard affirmait mardi dernier trouver «très intéressante» la décision de l’ontario d’allonger de cinq jours le minimum de vacances prévu par la loi, qui s’apparente de plus en plus à un engagement électoral.
Il a répété à plusieurs reprises qu’il souhaitait donner de la «qualité de vie aux Québécois».
Au Québec, la loi sur les normes du travail prévoit actuellement un plancher de deux semaines de vacances pour les travailleurs en poste depuis un an et plus, et trois semaines pour ceux qui ont plus de cinq ans d’ancienneté.
PRODUCTIVITÉ ACCRUE
M. Couillard ferait cette proposition, car «vivre plus heureux» fait partie de la mission fondamentale du gouvernement.
«J’ai rencontré les associations patronales. Ils ne sautaient pas de joie, je ne vous conterai pas d’histoire», a-t-il confié à ses militants.
M. Couillard a soutenu qu’il a convaincu le patronat récalcitrant en lui expliquant qu’il aurait ainsi «des employés plus productifs».
«Avec la pénurie de maind’oeuvre, les employés plus productifs ont va y gagner», a indiqué le premier ministre.
«Ils ont dit: c’est vrai. On veut travailler ça avec vous autres», a-t-il ajouté.
En contrepartie, le gouvernement Couillard veut «mettre en place des outils pour que l’entreprise soit plus productive».