De plus en plus De Drogue Dans les camions
Pas moins de 637kilogrammes de cocaïne ont été perquisitionnés dans les camions commerciaux aux douanes canadiennes, l’an dernier. «Depuis trois ans, c’est un mode de transport qui a pris de l’importance», confirme la caporale de la GRC, Camille Habel. Selon elle, l’enquête du projet Clemenza, qui visait la mafia, ne serait pas étrangère à la hausse des perquisitions réalisées par les agents de l’agence des services frontaliers du Canada. «Clemenza impliquait un groupe de criminels organisés italiens qui avaient choisi le camion comme principal mode de transport pour faire entrer la cocaïne au pays», explique-t-elle.
plus sévère
Les camionneurs qui acceptent ce type de «collaboration» risquent beaucoup, surtout s’ils se font prendre aux États-unis. Me Jean-pierre Rancourt en a représenté plusieurs qui ont été arrêtés dans différents États américains alors qu’ils transportaient de la drogue. Si certains tentaient de ramener au Québec de la cocaïne venant du Sud, il constate que des camionneurs sont également sollicités pour livrer aux États-unis du «pot» cultivé au Québec. «Ce sont des gars qui essaient de faire un peu d’argent, mais qui finissent par se retrouver dans le gros pétrin», dit-il. Me Rancourt soutient qu’au pays de l’oncle Sam, les «guidelines» fédéraux s’appliquent. La peine est attribuée en fonction d’une pondération qui évalue à la fois la qualité de la drogue, la quantité saisie et le dossier du suspect. Dans certains cas, le criminaliste n’exclut pas la possibilité d’une peine de détention à perpétuité. Non seulement les sentences sont plus sévères, mais les possibilités de libération conditionnelle sont nulles ou presque.
pas un problème
Le PDG de l’association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, affirme que les camionneurs qui transportent de la drogue ne constituent aucunement une problématique au sein de l’industrie.
«C’est vraiment une minorité», évalue-t-il.
Ces hommes ne seraient pas plus vulnérables que les autres catégories de travailleurs appelés à voyager.
«Tu dois avoir patte blanche si tu veux faire ce travail», plaide-t-il.
Pour lui, l’attrait financier de transporter des stupéfiants ne compensera jamais les risques à courir.