Guerre à l’auto, vraiment ?
Un discours pour le moins démagogique laisse croire que l’objectif d’améliorer le système de transport en commun se traduira inévitablement par une guerre contre l’automobile à Québec.
L’exemple de Vancouver démontre que même dans une ville où le transport en commun est non seulement accepté, mais fait l’objet d’un consensus social, la majorité des déplacements pour se rendre au travail se font toujours en voiture. Ceux-ci se chiffrent à 41 %, contre 24 % pour le transport en commun. À titre comparatif, à Québec, on parle de 62 % et 14 %. L’objectif du Plan de mobilité consiste à doubler la part modale du transport en commun à Québec d’ici 2030, pour la porter à 26 % à l’heure de pointe et à 20 % chaque jour.
Même avec une telle augmentation, l’automobile serait toujours largement dominante. De plus, d’après les données colligées par le RTC, un total de 46 % des usagers possèdent aussi un permis de conduire, en plus d’être propriétaires ou locataires d’une voiture. Il n’est donc aucunement question de forcer tout le monde à laisser tomber la voiture, comme certains tentent de le faire croire.
L’impact d’une telle augmentation de l’utilisation du transport en commun n’en serait pas moins majeur sur nos routes. On calcule en effet qu’un autobus remplace 40 voitures.
MÊME PLANÈTE
Il s’en trouvera toujours pour dire que Vancouver n’est pas Québec, comme si nous vivions dans une bulle, dans une ville si différente qu’elle ne pourrait s’inspirer d’aucun autre modèle en Amérique. Ça me fait rire. S’il se dégage un constat de base, c’est qu’une ville attrayante doit offrir du transport efficace. Québec ne fait pas exception. Il y va de la qualité de vie de ses citoyens, qui s’avère de plus en plus affectée par la congestion routière.
Quant à affirmer que la Ville mène une guerre à l’automobile, dans les faits, ce n’est pas ce qu’on peut observer. Le maire porte depuis des années les dossiers d’élargissement des autoroutes Henri-iv (29 M$ pour la phase 1 et 500 millions sur cinq ans à partir de 2018) et Laurentienne (les travaux devraient coûter entre 10 et 25 M$).
Les défenseurs du transport en commun, qui voient dans ces investissements des façons d’encourager l’utilisation de l’automobile, lui reprochent d’ailleurs ces prises de position. Pour la guerre, on repassera.