Un Déclin toujours pertinent
Carrefour international de théâtre
Il y a eu le film. Il y a maintenant la pièce. Classique de la cinématographie québécoise, Le déclin de l’empire américain débarque à Québec à l’occasion du Carrefour international de théâtre.
À l’affiche à La Bordée, les 8, 9 et 10 juin, les célèbres personnages de Denys Arcand revivent, transposés dans le monde et la réalité d’aujourd’hui.
L’idée d’adapter le Déclin pour le théâtre a commencé à prendre forme autour d’une table, lors d’un souper entre amis.
«On se posait des questions sur nos préoccupations et on avait un regard un peu ironique et cynique sur les choses. Ça m’a fait penser à ce scénario formidable de Denys Arcand», a laissé tomber le comédien et metteur en scène Patrice Dubois, lors d’un entretien téléphonique.
Il a lu le scénario du film, et la décision d’aller de l’avant avec ce projet s’est imposée.
«C’était quelque chose que je n’aurais pas pu faire il y a cinq ans ou dans cinq ans. C’était le bon moment. On devait le faire maintenant», at-il indiqué, concernant cette observation du temps présent.
UNE AUTRE RÉALITÉ
Patrice Dubois a fait part de ses intentions à Denys Arcand et le réalisateur était à l’aise avec cette idée de transposer son histoire au début des années 2000, avec, en toile de fond, les attentats du 11 septembre à New York.
«Son oeuvre a toujours eu une approche documentaire et anthropologique et il était tout à fait naturel pour lui de ne pas avoir un regard muséal sur le Déclin. Il fallait ramener tout ça dans la réalité d’aujourd’hui», a-t-il dit.
Patrice Dubois a travaillé avec l’écrivain et en- seignant en littérature Alain Farah pour adapter Le déclin de l’empire américain et l’amener dans les réalités d’aujourd’hui.
Dans le film, les personnages ont trois ou quatre chalets sur le bord du lac Memphrémagog. Ils ont 40 ans, sont devenus professeurs à 26 ans, ils ont un travail pour la vie, de l’argent, ils représentent l’élite de leur génération et ils se sont casés pour la vie.
«C’est quelque chose qui n’est plus possible aujourd’hui. Le chalet est loué. Les personnages sont travailleurs autonomes et il y a un appauvrissement généralisé dans la société. C’est la première fois dans l’histoire observable que la génération qui est là sera plus pauvre que celle de ses parents. L’âge d’or est terminé et on ne pouvait pas passer à côté de ça», a-t-il laissé tomber.
« L’amour, celui qui fait battre le coeur, qui fait envoyer des fleurs, c’est un sentiment qui dure deux ans. Après deux ans, les compromis commencent. » - Pierre
Le déclin de l’empire américain les 8 et 9 juin, à 21 h, et le 10 juin à 17 h, au Théâtre La Bordée.