Le Journal de Quebec

Le parcours d’une très jeune mère

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Alors qu’elle n’a que 18 ans, Mara Mayrand, l’héroïne du deuxième roman d’élyse-andrée Héroux, donne naissance à son fils. Le père n’est pas resté longtemps dans les parages et la jeune fille de bonne famille a mis de côté le collège, les copines et le cocon familial pour faire l’apprentiss­age de sa vie de mère en solo. Le deuxième roman d’élyse-andrée Héroux, Mara M., raconte donc le quotidien de son héroïne pendant 20 ans.

Mara fonce droit devant, avec son fils. Elle rencontre toutes sortes de mères, monoparent­ales ou pas. Grâce à la plume vive, réaliste, directe d’élyse-andrée, les aléas du quotidien, la vie difficile d’une jeune mère monoparent­ale, les rencontres, les victoires et les désillusio­ns défilent. Comme dans la vraie vie.

Élyse-andrée Héroux s’est inspirée en partie de son propre parcours pour raconter l’histoire de Mara. «Entre 1998 et 2010, j’avais écrit des petits textes sur la monoparent­alité et je me suis inspirée un peu de ça. Il y avait les bases du langage du personnage», dit-elle en entrevue.

«Je me suis i nspirée des grandes lignes de mon parcours: avoir l’enfant jeune, quand on est encore chez papamaman. La prémisse de base est vraie. J’ai eu mon fils à 19 ans, toute seule, et je suis partie sur le B.S. À partir de là, Mara se construit comme femme, comme moi je l’ai fait, en étant mère avant d’être une adulte. L’idée de départ était de raconter des histoires de mères. Elles sont tellement différente­s, mais on vit les mêmes affaires et on se rejoint. Je voulais montrer la communauté.»

DANS L’ACTION

Elle voulait que Mara raconte tout, au moment présent, dans l’action. «Je voulais qu’on soit vraiment près d’elle. Comme ce sont des petits segments de vie, avec beaucoup d’ellipses dans le temps, je compare ça à appeler une copine pour avoir de ses nouvelles de temps en temps. Tu as des petits bouts de ce qu’elle vit. Elle nous raconte comment ça va avec son enfant, ce qu’elle fait de bon au travail ou à l’école.»

Mara est une fille «pleine de failles», ajoute Élyse-andrée, ce qui lui a permis d’avoir beaucoup de plaisir en écrivant. «Mara comprend que toutes les mamans ne l’ont pas nécessaire­ment facile, même si elles ont de l’argent ou un conjoint.»

La difficulté d’entretenir des relations amoureuses pour les mères monoparent­ales est bien décrite... mais pas nécessaire­ment réelle. «Ça fait partie des choses où j’ai mis bien des menteries. Les amoureux que j’ai eus dans ma vie, il y en a qui étaient comme ça, mais ça ne me tentait pas de faire leur portrait», précise l’auteure.

Élyse-andrée considère que l’autofictio­n, c’est intéressan­t tant qu’il y a une histoire à raconter. «Quand ça risque de basculer dans le règlement de comptes, moi, j’arrête. Je n’avais pas à régler mes comptes. Les amoureux, dans le roman, sont inventés.»

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