Le Journal de Quebec

Désarroi d’une grand-mère

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Tout semblait bien aller et je profitais de ma retraite sans imaginer que quelque chose de grave pouvait m’arriver. La vie en a décidé autrement. Imaginez-vous que ma fille, il y a deux ans, a décidé de me couper de tout contact avec son fils, qui s’adonne à être mon petit-fils adoré.

Vous dire ma peine! Cette situation me brule et me consume au quotidien. C’est comme si on m’avait scié les deux jambes. Comme si le ciel m’était tombé sur la tête. Bref, je me sens démunie face à un geste sur lequel je n’ai aucun contrôle.

Et n’allez surtout pas vous imaginer que cela serait dû à une brouille survenue entre ma fille et moi, car il n’en est rien. Aucun conflit ne nous a jamais séparées. L’affaire a été initiée par sa belle famille qui ne m’a jamais aimée, et surtout le fait que ma fille est incapable de mettre ses culottes pour leur faire face. En conséquenc­e, c’est moi qui paye les pots cassés.

Je me suis renseignée auprès d’un avocat pour savoir quelles démarches je devrais entreprend­re pour revoir enfin mon petit amour, même si ce n’est qu’occasionne­llement comme le prévoit la loi selon ce qu’il m’a dit. Mais je suis restée sans voix devant le coût qu’une telle démarche m’occasionne­rait. Je n’ai pas les moyens de faire semblable trou dans mon budget.

Alors que je restais les bras ballants en espérant que l’inspiratio­n me vienne d’un coup, j’ai pensé à vous. Il vous est certaineme­nt arrivé de recevoir des lettres de grands parents désarmés devant la méchanceté humaine qui les prive de leurs petits enfants. Que leur avez-vous donné comme conseils? Existe-t-il au Québec, un organisme qui s’occupe d’eux? Je ne dois pas être la seule grand-mère avec des moyens limités qui ne peut pas se payer un avocat pour la défendre et lui permettre de fréquenter son petit-fils? Non pas que je ne sois pas prête à payer un peu, mais dans la limite de mes moyens.

La situation me perturbe beaucoup et je pleure souvent à cause de ça. Comment peut-on être assez méchant pour faire ça à un être humain? J’imagine que vous le savez peut-être, mais moi pas. Je compte sur vous pour me répondre dans les plus brefs délais et je vous en remercie bien sincèremen­t à l’avance. Grand-maman J.G.

L’homme de loi que vous avez consulté vous a bien renseignée. Effectivem­ent, selon l’article 611 du Code civil du Québec : « Les pères et les mères ne peuvent sans motifs graves, faire obstacle aux relations personnell­es des enfants avec leurs grands-parents. À défaut d’accord entre les parties sur ce sujet, les modalités de ces relations seront réglées par le Tribunal. »

Comme vous pouvez le constater par cet article, même si personne ne peut empêcher la relation des grandspare­nts avec leurs petits-enfants, il arrive que ça se produise et qu’alors le tribunal doive trancher. Dans de tels cas, je vous souligne que les juges reconnaiss­ent qu’il en va de l’intérêt de l’enfant de voir ses grands-parents, et que les dossiers sont analysés en ce sens par ces derniers.

Je vous souligne également que plus souvent qu’autrement, le processus de médiation est privilégié par les parties. Ce qui réduit de beaucoup les coûts et favorise les ententes à l’amiable. Vous devriez vous adresser à L’associatio­n des grands-parents du Québec qui vient en aide à des gens comme vous et qui pourrait vous guider dans les démarches à entre prendre. On les joint au : (514) 7456110. Même si le téléphone est à Montréal, l’organisme couvre la province.

Je me permettrai une question en terminant. Comme selon vos dires il n’y a eu aucune brouille entre votre fille et vous, comment se fait-il que vous ne puissiez vous entendre avec elle pour régler ce conflit? Ou bien quelque chose m’échappe, ou bien ne me dites-vous pas toute la vérité???

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