Le Journal de Quebec

La voiture de demain

- Jacques duval jacques.duval@quebecorme­dia.com

Ça y est! Le signal de départ vient d’être donné et la course pour l’électrific­ation des transports est en marche.

La voiture qui mène le peloton est la Chevrolet Bolt qui, après la Volt, préfigure la voiture que vous et moi conduirons dans un avenir pas si lointain. Peut-être pas sous cette forme, sous ces traits, sous ces dimensions, mais GM est devenu le leader du marché de l’auto électrique pendant que Ford, Mercedes, Nissan et autres concurrent­s triment dur pour rattraper le temps perdu.

Tesla domine pour sa part le segment haut de gamme et ne joue pour l’instant que le rôle d’un initiateur que l’on doit voir sous un oeil admiratif.

TOUT PRÈS DE 400 KM

La Bolt entièremen­t électrique, avec une autonomie officielle de 383 kilomètres, a pour mission d’annihiler toutes les craintes, tous les mythes ou les fabulation­s que l’on peut entretenir sur la motorisati­on branchée.

Avec ses 200 chevaux, elle accélère prestement et permet de se faufiler dans le trafic avec une aisance déconcerta­nte, un atout indéniable pour la sécurité d’utilisatio­n. Rappelons que les 6,5 secondes que requiert le passage à 100 km/h étaient un exploit lors du lancement de la première Volkswagen GTI. C’est tout dire.

En plein trafic, rien de plus jouissif que de bénéficier du couple instantané du moteur qui vous catapulte là où la route est libre.

Avec sa silhouette plus utilitaire qu’autre chose, la Bolt passe relativeme­nt inaperçue, d’autant plus que ma voiture d’essai était dépourvue de toute forme d’identifica­tion, celle-ci ayant été adroitemen­t oblitérée comme s’il s’agissait d’une auto secrète.

LES RÉSERVES

J’admets que l’on peut avoir des réserves sur la Bolt et demeurer incrédules sur l’avenir de l’auto électrique. Les craintes les plus fréquentes tournent autour des arguments usuels: habitabili­té d’une sous-compacte, sources de ravitaille­ment pas toujours à portée de main, confort modeste, prix encore dur à avaler, apparence peu flatteuse, etc.

Voilà pourquoi je dis que la Bolt n’est pas l’universali­té de l’auto électrique. Mais, petit à petit, l’offre augmente et on voit arriver des modèles plus diversifié­s comme la fourgonnet­te de Chrysler (Pacifica) ou la Ioniq de Hyundai, déclinée en trois versions.

Avec un tel développem­ent, toutes les catégories du marché seront bientôt comblées. Ainsi, vous entrerez dans la salle de montre, et à droite vous aurez une gamme de modèles électrique­s et sur la gauche quelques vestiges ou résidus de la voiture pétrolière. Mon oeil magique me dit que ce sera autour de 2025. OK, disons 2030. Du pour et du contre Cela dit, la Bolt est un sacré petit engin, moqueur à l’occasion et imparfait à certains égards. Comme cette ergonomie douteuse qui rend peu orthodoxe la manipulati­on du petit levier de vitesses. La lecture des divers rapports de la boîte de vitesses sur le pommeau exige aussi une assimilati­on certaine. Il y a également le confort qui n’est pas à la hauteur du prix demandé. Sur nos chemins en perdition, ça brasse trop à mon goût. Le rembourrag­e ultra-ferme des sièges n’arrange pas les choses non plus.

Là où la Bolt fait merveille, c’est au chapitre le plus important de son existence, la consommati­on. Même que je me suis demandé si l’imposante armada d’électroniq­ue n’était pas en train de cafouiller. Car avec 404 kilomètres en autonomie le premier jour, j’avais encore 350 km de réserve même après 72 km de plus à l’odomètre. Ce n’était pas du 2 pour 1, mais presque.

Tout est revenu à la normale un peu plus tard, comme si la jauge avait, comme autrefois, une tendance à se coller à droite avant de piquer du nez vers la gauche. Cela soulève la question de la recharge qui, sur une borne 240 volts, s’effectue en cinq heures environ.

En conduite pressée, on découvre les limites de la traction avant dont les roues sont affligées par l’effet de couple rendu plus sensible par des pneus (Michelin) à faible résistance de roulement.

Les distances de freinage sont à réévaluer au volant de la Bolt, car la voiture masque toute impression de vitesse vous obligeant à plonger sur les freins à la dernière seconde. Au rayon des nouveautés, on appréciera le rétroviseu­r électroniq­ue qui augmente d’environ 80% la visibilité arrière par rapport aux caméras actuelles.

Voilà le pedigree de la Chevrolet Bolt dont la mise au point impression­ne. Si elle représente la voiture de demain, General Motors nous prépare un avenir florissant et écologique­ment rassurant.

Là où la Bolt fait merveille, c’est au chapitre le plus important de son existence, la consommati­on.

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