Le Journal de Quebec

Les réformes du président américain en danger devant un Congrès divisé

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WASHINGTON | (AFP) Si Donald Trump a de son propre chef retiré les États-unis de l’accord de Paris sur le climat, le président doit maintenant affronter un Congrès divisé sur ses réformes de la santé, de l’impôt, du budget et secoué par la tentaculai­re affaire russe.

Les parlementa­ires retournent aujourd’hui sur la colline du Capitole à Washington, où Donald Trump fait l’expérience depuis quatre mois du contrôle limité qu’il exerce sur son propre camp républicai­n, pourtant majoritair­e dans les deux chambres du Congrès.

L’homme d’affaires, qui avait promis de «curer le marigot» de Washington, n’a pour l’instant pas réussi à imposer une seule réforme législativ­e d’importance. Les décrets qu’il a pris — comme ceux en matière d’immigratio­n, retoqués par la justice — ou la sortie de l’accord de Paris sont de la prérogativ­e du pouvoir exécutif.

M. Trump n’a que sept semaines entre la reprise de la session parlementa­ire d’aujourd’hui et les vacances d’été fin juillet pour faire passer ses projets de réformes emblématiq­ues: l’abrogation et le remplaceme­nt de la loi Obamacare par une nouvelle législatio­n pour le système de santé, une baisse des impôts et un budget d’austérité.

Un projet de loi pour remplacer Obamacare avait été adopté de justesse le 4 mai par la Chambre des représenta­nts, et le Sénat travaille sur sa propre version. Avant qu’un texte commun ne soit examiné, voté et promulgué.

MINCE MAJORITÉ

Le chef de la majorité républicai­ne au Sénat, Mitch Mcconnell, a reconnu qu’il serait difficile de faire passer un second texte au Sénat où son camp a 52 sièges contre 48 démocrates.

Mais si cette réforme était adoptée, le nombre de personnes sans couverture maladie aux États-unis atteindrai­t 51 millions en 2026, contre 28 millions si la loi de Barack Obama était maintenue. De quoi ulcérer un peu plus les démocrates et faire douter davantage des républicai­ns attachés à Obamacare.

IMPÔT

Quant à sa réforme de l’impôt, très favorable aux entreprise­s, le milliardai­re a assuré qu’elle «avançait [...] très bien au Congrès». Ce qui a fait s’étrangler la chef de la minorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, affirmant que le texte de loi «n’existait pas» encore.

Le président n’a pas non plus réussi à imposer le financemen­t du mur à la frontière du Mexique.

Il devra aussi faire voter par un Congrès divisé son projet de loi de finances pour l’exercice budgétaire 2018 (débutant le 1er octobre 2017) qui promet une cure d’austérité. Même si ce projet de budget de 4100 milliards de dollars a peu de chances d’être adopté en l’état, il provoque un choc en raison de coupes claires pour l’aide sociale et la diplomatie, au profit de la Défense.

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