147 M$ POUR LES ACCUEILLIR AU QUÉBEC
Le budget de l’opération a été multiplié par trois pour l’année 2016-2017
L’opération d’accueil très médiatisée de 7583 réfugiés syriens coûtera au Québec 147 M$, apprend-on dans un bilan financier obtenu par Le Journal.
«C’est un succès historique. La dernière fois qu’on a vu ça, c’était avec les boat people il y a 40 ans», a justifié la ministre de l’immigration Kathleen Weil en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Le budget de l’opération réfugiés syrien a été carrément multiplié par trois. Pour l’année 2016, le gouvernement Couillard disait que cette intervention humanitaire d’envergure allait coûter 29 M$. On a plutôt dépensé 90 M$.
«On a choisi d’investir davantage en francisation, on a donné plus aux groupes communautaires et on a ouvert des cliniques pour faire des bilans de santé le plus rapidement possible», a expliqué Mme Weil. Les premiers migrants syriens parrainés par Québec sont arrivés en décembre 2015, alors que ce pays aux prises avec une guerre civile a fait plus de 320 000 morts, selon l’observatoire syrien des droits de l’homme.
LE TOTAL POURRAIT VARIER
«Le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés nous a félicités: proportionnellement à notre population et si on nous compare, on est quatrième au monde pour le nombre de réfugiés admis», a affirmé Mme Weil.
Le coût total de l’opération est de 147 M$. Il s'agit de l'addition des dépenses réalisées en 2016-2017, 90 M $, et des frais projetés en 2017-2018, soit 57 M $.
Au cabinet de Mme Weil, on indique que la projection pour l’année en cours pourrait être revue, à la hausse ou à la baisse, en raison de certains ajustements. Les coûts comprennent les dépenses du ministère de l’immigration, mais aussi de plusieurs acteurs importants comme les ministères de la Santé et de l’éducation.
FRANCISATION RÉUSSIE ?
Après la phase d’accueil, les organismes sur le terrain travaillent maintenant avec les réfugiés pour les intégrer davantage. Malgré les cours de langue, l’apprentissage du français n’est pas toujours facile. «Certaines personnes réfugiées ont terminé leurs cours de langue, mais on constate que plusieurs n’ont pas un français fonctionnel, assez bon pour passer une entrevue et obtenir un emploi», note Léro Tchassao, directeur du Centre lavallois pour l’intégration et la cohésion sociale.
Comme l’a rapporté Le Journal, des familles de réfugiés qui parlent l’anglais décident parfois de quitter leur ville d’accueil pour vivre en Ontario en espérant y trouver du travail.