Plus de femmes pour changer ce « jeu d’hommes »
«La politique est un jeu d’hommes» dont les règles ont été écrites par les hommes, affirme la ministre Christine St-pierre, qui milite pour davantage de femmes dans l’arène afin de changer la donne.
«Les règles ont été écrites par des hommes. Il faut, nous, comme femmes, les réécrire, ces règles-là. Et si on est plusieurs en politique, on va y arriver, mais si on n’est pas assez nombreuses, on n’y arrivera pas», a lancé en mêlée de presse la ministre des Affaires internationales.
La députée libérale réagissait hier au discours de l’ancien président Barack Obama, à Montréal. Devant une foule de 6000personnes, il a déclaré mardi que si des femmes devenaient responsables de tous les pays durant deux ans, le monde se porterait mieux en général. «Et pour ça, je crois que vous êtes un peu meilleures», a-t-il précisé.
Le message a trouvé écho chez Mme St-pierre, qui estime que davantage de femmes à l’assemblée nationale permettrait de changer les manières de faire. Elle soutient que les discours et les échanges pourraient être un peu moins «combatifs», par exemple. «C’est agressif la politique, c’est agressant. Il faut aussi se développer une carapace», a-t-elle affirmé.
La députée péquiste Véronique Hivon croit elle aussi qu’avec plus de femmes, «on serait capable de changer les règles, la façon dont la politique est pratiquée chaque jour». Comment changer ces règles? «C’est au cas par cas. En faisant des initiatives moins partisanes», dit-elle.
ZONE DE PARITÉ
Le premier ministre Philippe Couillard annonçait le week-end dernier sa volonté de présenter une équipe composée d’au moins 40 % de femmes en vue des prochaines élections. Mme St-pierre a réitéré la volonté de son chef, sans toutefois parler de mesures concrètes pour y parvenir.
«On a une responsabilité, nous les femmes en politique, de dire aux femmes à quel point c’est fascinant et que c’est intéressant. Venez! Vous allez voir, vous allez trouver ça dur des fois, mais les peines sont inversement proportionnelles aux joies», affirme Mme St-pierre.
PAS MAGIQUE
Le nouveau porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-dubois, a salué ce «premier pas dans la bonne direction» de la part du Parti libéral. «Mais c’est insuffisant. À Québec solidaire, depuis notre fondation, on présente 125 candidatures, toujours avec la parité homme-femme […] Ça prend un effort, réaliser la parité. Ça ne se fait pas par magie», a-t-il souligné.
Il estime que la présence de plus de femmes au sein de la classe politique aiderait à combattre les «dynamiques sexistes» du milieu.