Des concessionnaires automobiles nerveux
Ils Craignent des quotas de vente de véhicules électriques trop élevés dès 2018
Les Concessionnaires Automobiles du Québec sont nerveux. Les voitures neuves À essence pourraient Coûter plus Cher dès l’an prochain sous l’effet de quotas de vente de voitures électriques imposés par le gouvernement Couillard.
«Tout le monde dans l’industrie est inquiet. Si le gouvernement y va avec des quotas trop élevés, les impacts financiers seront significatifs», prévient le vice-président des affaires juridiques de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec, Frédéric Morin.
Dès janvier 2018, la loi 104 sera en vigueur avec des quotas de vente de véhicules électriques sous peine de devoir payer des redevances au gouvernement.
Selon M. Morin, les ventes de véhicules dits «zéro émission» devront représenter dès l’an prochain 3,2 % des ventes de véhicules au Québec.
Actuellement, les ventes de véhicules électriques s’élèvent à environ 0,7 % des ventes totales des concessionnaires.
« TROP AMBITIEUSES »
«Les cibles à atteindre sont beaucoup trop ambitieuses. Ça va coûter une fortune en amendes aux grands constructeurs, qui n’auront d’autre choix que de refiler la facture aux consommateurs», craint le propriétaire de L’allier SainteFoy Honda à Québec, Guy Duplessis.
Jointe à Toronto, hier, la direction de l’association canadienne des constructeurs de véhicules (ACCV) ne comprend pas où le gouvernement du Québec s’en va avec la loi 104 et ses quotas de vente de voitures électriques.
«Il faut nous donner du temps. Le Québec est déjà un leader dans l’utilisation de véhicules électriques au Canada. Les conséquences financières seront impor- tantes», a laissé entendre le président de L’ACCV, Mark Nantais.
Le ministère de l’environnement prévoit publier prochainement le règlement qui détaillera les modalités d’application de la loi 104. L’an dernier, en commission parlementaire, le ministre David Heurtel a toutefois avoué que les quotas allaient rapporter 17 millions $ dans les coffres du gouvernement l’an prochain.
PAS ASSEZ VITE
Du côté de l’association des véhicules électriques du Québec (AVEQ), on croit que les cibles du gouvernement ne vont pas assez loin.
«C’est une question de volonté. Les concessionnaires doivent développer un nouveau modèle d’affaires. Les consommateurs sont là, mais ils refusent de rendre accessibles leurs voitures électriques. On note des pénuries actuellement chez les concessionnaires», signale le porte-parole de L’AVEQ, Robert Dupuy.