Le Journal de Quebec

Les écoles illégales dans la mire

Québec pourra sévir contre ces lieux d’enseigneme­nt et la DPJ devra intervenir

- Patrick Bellerose l Pbellerose­jdq

Après des années de tergiversa­tions, Québec se donne les moyens de sévir contre les écoles religieuse­s illégales avec un projet de loi déposé hier.

«Jamais, dans le temps, nous n’avons eu des pouvoirs aussi importants», assure le ministre de l’éducation.

Désormais, la RAMQ partagera avec le ministère de l’éducation une liste des enfants de 6 à 16 ans qui possèdent une carte d’assurance-maladie. Québec pourra ainsi savoir quels enfants échappent au système scolaire.

AMENDES

Par la suite, la commission scolaire locale contactera leurs parents afin de s’assurer de les inscrire dans une école reconnue. En cas de refus, les amendes s’élèveront jusqu’à 10 000 $ pour un parent fautif et jusqu’à 30 000 $ pour une école clandestin­e.

De plus, la Direction de la protection de la jeunesse devra désormais obligatoir­ement intervenir si les parents refusent d’obtempérer. «Ça ne veut pas dire à chaque fois partir avec les enfants dans une voiture, assure toutefois le ministre Proulx. Ça veut dire une démarche d’interventi­on avec les enfants.»

Les représenta­nts du ministère auront aussi le pouvoir de «pénétrer» dans les établissem­ents illégaux, alors qu’en ce moment ils doivent obtenir une permission. Toutefois, le projet de loi ne donnera pas à Québec le pouvoir de fermer une école clandestin­e. Il mise plutôt sur l’accompagne­ment des enfants pour les intégrer au système scolaire.

72 FAÇONS DE TRAVAILLER

Outre le réseau public, les enfants qui fréquenten­t présenteme­nt une école illégale pourront se tourner vers une école religieuse qui possède un permis ou vers la scolarisat­ion à la maison.

Le projet de loi 144 prévoit d’ailleurs un encadremen­t plus formel de l’école à la maison. «Il y a 72 commission­s scolaires; il semble y avoir, je vais faire une image peut-être forte, mais 72 façons de travailler différemme­nt avec les parents qui font l’école à la maison», a illustré le ministre hier.

La nouvelle législatio­n a été accueillie positiveme­nt par la CAQ, qui a récemment proposé une législatio­n similaire. «En reprenant notre suggestion de lier la DPJ et la Loi sur l’instructio­n publique, je pense que le gouverneme­nt va poser le bon geste», a affirmé son critique en matière d’éducation, Jean-françois Roberge.

« DANS LE CONTEXTE ACTUEL, IL M’APPARAISSA­IT TOTALEMENT ILLOGIQUE ET INADÉQUAT DE NE PAS POSSÉDER CES OUTILS ET CES POUVOIRS-LÀ. » –sebastienp­roulx

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Le ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, a présenté hier son projet de loi pour se donner des pouvoirs contre les écoles clandestin­es.
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