Former le personnel des hôtels
Le gouvernement du Québec compte s’inspirer du Connecticut pour lutter contre l’exploitation sexuelle
Le gouvernement Couillard compte s’inspirer du Connecticut et favoriser la formation du personnel hôtelier pour lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs, a appris Le Journal.
Les ministres de la Condition féminine Lise Thériault et du Tourisme Julie Boulay visiteront le Connecticut et devraient y rencontrer d’importants acteurs de l’industrie hôtelière. «C’est une façon concrète de l utter contre la prostitution juvénile», dit Mme Thériault en entrevue avec notre Bureau parlementaire en marge du Grand Prix de Montréal.
La ministre Thériault s’intéresse au Connecticut, un État américain qui a adopté en 2016 une loi qui donne des pouvoirs aux forces policières pour s’en prendre aux motels et aux hôtels où se déroulent des activités liées au trafic humain. Le personnel des établissements d’hôtellerie de cet État de la Côte-est américaine doit maintenant suivre une formation obligatoire et systématique pour reconnaître les victimes de trafic humain. On y apprend aux employés à se méfier des clients qui paient comptant et à poser des questions lorsqu’ils dénotent des comportements inhabituels, par exemple.
Plus question maintenant de jouer à celui qui n’a rien vu ni entendu.
«Ici, cette formation pourrait être offerte par l’institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec», a lancé Mme Thériault. Cette dernière croit également que les bannières qui font affaire au Connecticut, comme Sheraton et Hilton, pourront plus facilement importer ce modèle au Québec.
LES CAMIONNEURS AUSSI
La ministre veut aussi rencontrer «Truckers Against Trafficking» — les camionneurs contre le trafic humain — un mouvement de lutte contre l’exploitation sexuelle dans les aires de repos des chauffeurs de poids lourds. Mme Thériault rappelle qu’il n’y a pas que le Grand Prix de Montréal qui attire les touristes intéressés par l’achat de services sexuels.
Le Service de police de Montréal est d’ailleurs déjà en contact avec les hôtels de la région de Montréal pour le week-end du Grand Prix, comme l’a confirmé au Journal Michel Leduc, chef de la Section des crimes majeurs. «On leur demande, par exemple, lorsque quelqu’un arrive avec une jeune femme, s’il y a des allées et venues», a-t-il dit. — Avec la collaboration
de Marie-ève Dumont