De mal en pis pour le système de communications de la SQ
35 postes de police touchés dans tout l’ouest du Québec
Au lieu de se résorber, les problèmes du nouveau système de communication de la Sûreté du Québec prennent de l’ampleur. Les agents de 35 postes, répartis dans la moitié de la province, doivent maintenant patrouiller en duo 24 heures sur 24.
«C’est encore un bel exemple de bordel informatique», affirme une source bien au fait du dossier.
Il y a dix jours, Le Journal révélait qu’en raison des failles du nouveau système RENIR, une vingtaine de postes de la Sûreté du Québec (SQ), situés dans la grande région de Montréal, devaient travailler en duo 24 heures sur 24.
Habituellement, il n’y a deux agents par autopatrouille qu’entre 19 h et 7 h.
Des cellulaires ont aussi été ajoutés dans certains véhicules pour que la centrale garde le contact avec les agents.
Mais voilà que les problèmes de communication des policiers de la SQ s’étendent maintenant à 35 postes, du Centredu-québec à l’outaouais, en passant par les Hautes-laurentides et l’estrie.
Cela représente près des deux tiers des 54 postes de la SQ qui ont migré vers le nouveau système de communication depuis l’automne dernier.
«Cela n’a aucune incidence sur le service à la population», a dit la lieutenante Martine Asselin, porte-parole de la SQ.
RATÉS DANGEREUX
Les ratés de RENIR poseraient toutefois un certain risque pour la sécurité des patrouilleurs. Des policiers qui se sont confiés au Journal sous le couvert de l’anonymat ont donné des exemples des problèmes qu’ils ont rencontrés.
√ Les communications avec la centrale fonctionnent de façon intermittente et plusieurs policiers peuvent parler en même temps, sans s’en rendre compte.
√ Il y a de la distorsion sur les ondes, c’est-à-dire que les paroles des agents sont parfois incompréhensibles.
√ Il y a des «zones mortes» faisant en sorte que les patrouilleurs doivent répéter leurs messages pour être entendus.
√ Les radios portatives changeraient de fréquence sans préavis, ce qui amènerait des policiers à parler à ceux du territoire voisin au lieu du leur.
«Afin de maintenir la sécurité des policiers, nous avons instauré les patrouilles en duo et on s’active à remettre en place l’ancien système RITP», a expliqué la lieutenante Asselin.
HEURES SUPPLÉMENTAIRES
Ces mesures ont déjà coûté plus d’une centaine d’heures supplémentaires à la SQ, d’après nos informations.
Nos sources indiquent que le principal problème du RENIR serait qu’il interfère avec le système SERAM, utilisé par les services d’urgence de l’île de Montréal.
Le système de communications RENIR, qui a coûté au-delà de 320 millions $, est géré par le Centre de services partagés du Québec (CSPQ).
«Ce sont des nouveaux équipements avec de nouvelles fonctionnalités. C’est dans l’ordre des choses qu’il y ait des ratés d’implantation», a souligné le porteparole du CSPQ, Pierre Turgeon, ajoutant qu’il ne «banalise pas la situation».
Hier, le CSPQ était incapable de préciser quand le problème serait réglé, se contentant de dire que ce serait fait «dans les prochaines semaines».