Des doutes sur la rentabilité d’un train de banlieue à Québec
L’idée mérite néanmoins d’être analysée, croit-il
Le directeur général d’accès transports viables, Étienne Grandmont, entrevoit plusieurs obstacles à la mise en place d’un train de banlieue dans la région de Québec et doute de la rentabilité d’un tel projet.
Nommé par le maire Régis Labeaume au sein du comité consultatif sur la mobilité durable, M. Grandmont fait partie du club des sceptiques à l’égard de cette proposition qui séduit de plus en plus d’adeptes. S’il reconnaît que l’idée a un certain potentiel qui mérite d’être analysé davantage, il met néanmoins plusieurs bémols.
L’étude produite en 2011 sur le potentiel des emprises ferroviaires – dont Le Journal a révélé les conclusions cette semaine – évoquait aussi des obstacles majeurs à surmonter. La cohabitation avec le CN, notamment, sur les rails existants, risque de poser problème.
«Ce n’est pas nécessairement le joueur le plus facile avec qui on peut négocier, on le voit dans le dossier du pont de Québec. C’est difficile d’imaginer que le CN va laisser passer les trains de passagers en priorité. Il va le faire si on paye le gros prix», a-t-il opiné en entrevue.
Les coûts d’exploitation d’un train, ajoute-t-il, seraient deux fois plus élevés qu’un autobus. «À mon sens, ce n’est pas quelque chose de très intéressant à mettre en place au point de vue de la rentabilité.»
RIVARD MILITE ENCORE POUR LE TRAIN
L’architecte Érick Rivard, qui siège au sein du même comité, continue pour sa part à militer pour un train de banlieue. «Les réseaux de chemin de fer répondent pas mal à presque toutes les caractéristiques d’un réseau structurant; c’est en site propre, ils ont la préemption aux feux, ils sont en plate-forme dédiée, il y a des stations, etc.»
Il croit cependant, comme M. Grandmont, qu’un train serait «complémentaire» au futur système de transport collectif «intra-urbain». «C’est le bon moment que l’étude sorte parce qu’il faut tout mettre sur la table. Que ça soit retenu ou pas, il faut que chacune de ces idées-là soit discutée, analysée et soupesée… Après, il va peut-être être trop tard quand on va choisir, d’ici un an ou deux, ce qu’on veut comme système de transport à Québec.»