1000 $ le diplôme ? Non.
C’est une étrange idée qui vient d’être lancée par l’homme d’affaires Mitch Garber.
Pour encourager la persévérance scolaire, il propose de remettre 1000 dollars à chaque finissant du secondaire, lors de la remise de son diplôme. Plusieurs applaudissent. Ils y voient un fort incitatif pour garder en classe des jeunes qui, sans cela, seraient tentés par le décrochage.
Dans une société où tout se paye, la réussite scolaire devrait payer aussi.
ARGENT-ROI
On devrait modérer notre enthousiasme. L’idée n’est pas si bonne. Elle est même mauvaise.
Elle dénature l’école et sa mission, comme si l’argent était l’ultime récompense possible dans notre société. Devons-nous tolérer la colonisation du système scolaire par l’argent? Devons-nous laisser croire que la seule vraie réussite consiste à encaisser un gros chèque?
L’école devrait pourtant s’accrocher à un autre idéal et offrir d’autres gratifications. Cet idéal, c’est celui de la culture, qui permet à l’âme humaine de s’épanouir. On me pardonnera d’utiliser ce mot, mais il y a quelque chose de spirituel dans cet épanouissement.
Cet idéal devrait quand même avoir une part désintéressée.
Associer le diplôme à un chèque, cela vient renforcer cette idée que l’argent est la mesure de toute chose.
Mais est-ce vraiment surprenant quand on sait qu’on cherche à intégrer toujours plus l’école au marché du travail et qu’on explique aux jeunes qu’ils doivent faire des études pour avoir un bon travail plus tard.
CULTURE
Personne ne contredira cette dernière affirmation. Mais c’est avoir une vision réductrice de l’école que de s’en contenter.
L’école porte un idéal autrement plus élevé: celui de mettre l’homme en contact avec un univers mental qui le grandira s’il s’y engage. Elle promet la liberté de l’esprit.
Encore devons-nous, comme société, croire aux vertus de la littérature, de l’histoire, de la géographie, de la philosophie et de la science. C’est loin d’être le cas.