La femme et mère des victimes est soulagée
La «dame aux canards» ira finalement en prison
La femme qui a assisté, impuissante, à la mort de son mari et de sa fille dans une collision causée par la «dame aux canards» est soulagée que l’accusée commence enfin sa peine de prison.
«Je suis contente qu’emma Czornobaj ne s’en soit pas sortie avec une tape sur les doigts et qu’elle soit punie, mais en même temps, ça ne ramènera personne à la vie», a déclaré Pauline Volikakis au Journal hier.
La Cour d’appel déboutait hier Emma Czornobaj dans son dossier de négligence criminelle causant la mort remontant au 27juin 2010. Elle devra se présenter à la prison ce samedi pour commencer à purger 90 jours de façon discontinue, et son permis de conduire a été révoqué pour 10 ans.
Le jour du drame, Czornobaj, maintenant âgée de 28 ans circulait sur l’autoroute 30 lorsqu’elle a vu des canards sur la voie. Elle s’est alors stationnée sur la voie de gauche, pensant ainsi pouvoir les sauver.
DOULEUR
À ce moment, André Roy, 50 ans, circulait sur sa moto avec sa fille de 16 ans, Jesse. Distrait par la jeune femme pourchassant les palmipèdes, il n’a pas pu éviter la collision avec le véhicule, et les deux sont décédés.
«Perdre deux êtres chers, c’est la pire chose qui puisse arriver», a expliqué Mme Volikakis.
Sept ans plus tard, elle espère maintenant pouvoir tourner une page de ce triste drame, et ainsi aller de l’avant.
«Ça fait depuis 2010 que je suis là-dedans, ça n’arrête jamais, dit-elle. Il faut se dire que c’est fini. La vie continue. Il faut essayer de la rendre heureuse.»
Mme Volikakis ajoute que la longueur des procédures a fait en sorte que Czornobaj purgera sa peine longtemps après son crime. L’interdiction de conduire de 10 ans débute maintenant.
«Je ne comprends pas pourquoi elle n’a pas accepté sa peine il y a trois ans [lorsque le verdict a été prononcé], elle aurait déjà fini son incarcération, et elle aurait déjà passé trois ans sans permis.»
RÉSEAUX SOCIAUX
Pour Mme Volikakis, ces années ont été difficiles, et encore plus à cause des commentaires négatifs à son endroit sur les réseaux sociaux.
«Je n’ai pas tout lu, mais j’ai reçu des courriels, des gens qui disaient que c’était moi qui aurais dû aller à procès», déplore Mme Volikakis.
Elle s’explique d’ailleurs mal tous ceux qui prenaient le parti de Czornobaj, et surtout des canards.
«Je ne comprends pas que des gens pensent que des canards soient plus importants que des vies humaines», déplore-t-elle.