Déporté au Sri Lanka d’ici à deux semaines
L’homme était accusé d’avoir égorgé sa femme
Le Montréalais qui a évité son procès pour le meurtre sanglant de sa femme en raison des délais devrait être expulsé vers son Sri Lanka natal d’ici les deux prochaines semaines.
«Des appels ont été logés auprès de responsables sri lankais pour s’assurer qu’il puisse avoir ses documents de voyage», a expliqué la représentante de l’état, ce vendredi, à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR).
Avec cette étape de franchie, rien ne semble plus empêcher l’expulsion de Sivaloganathan Thanabalasingham.
L’homme de 31 ans était devenu, en avril dernier, le premier accusé de meurtre au Québec à profiter de l’arrêt Jordan de la Cour suprême, qui impose une limite de temps aux procédures judiciaires. Dans le cas de Thanabalisngham, la limite était de 30 mois, sauf exception.
Or, le meurtrier allégué attendait son procès depuis août 2012, soit depuis qu’il aurait sauvagement égorgé sa femme, Anuja Baskaran.
À la suite d’une autopsie, une pathologiste judiciaire a noté «entre 20 et 30 plaies» correspondant à un mouvement de va-et-vient au cou, avec une lame.
Mais même s’il a été libéré du chef de meurtre, il a été maintenu en détention par l’immigration.
VIOLENCE CONJUGALE
Il doit être déporté, car avant la mort de sa femme, il avait été condamné pour des affaires de violence conjugale. Il s’opposait à son renvoi jusqu’à ce que la Couronne porte en appel l’arrêt des procédures dans le dossier de meurtre.
«M. Thanabalasingham renie son statut de personne protégée [il était arrivé au Canada comme réfugié] et il affirme ne plus craindre de retourner dans son pays», a rappelé la commissaire Marisa Musto.
En attendant sa déportation, Thanabalasingham restera détenu par l’immigration pour des raisons de sécurité.
La CISR estime que non seulement il risquerait de fuir s’il était libéré en attendant sa déportation, mais que cela nuirait aussi à la protection du public.
Thanabalasingham était de retour devant la CISR hier pour évaluer si la détention était toujours nécessaire.
«Nous ne demandons pas de liberté», a toutefois annoncé son avocate, MarieHélène Giroux.