Le Journal de Quebec

La Banque mondiale enquête sur Bombardier

La division Transport est visée pour une affaire de corruption

- Philippe Orfali

Bombardier a assuré hier collaborer pleinement à l’enquête ouverte à son endroit par la Banque mondiale, relativeme­nt à des allégation­s de collusion et de corruption pour un important contrat en Azerbaïdja­n.

Le contrat a été accordé en 2013 à un consortium mené par Bombardier Transport, afin d’assurer la signalisat­ion dans le corridor internatio­nal KarsBakou, reliant l’asie et l’europe. Bombardier Transport Suède aurait eu recours à la collusion pour remporter ce contrat de plusieurs centaines de millions de dollars américains, qui a été octroyé par les Chemins de fer d’azerbaïdja­n CJSC.

Deux employés ont été accusés par l’unité anticorrup­tion de l’autorité suédoise des poursuites judiciaire­s, dont un cadre.

Dans son rapport financier pour l’exercice 2016, Bombardier soulignait que l’une de ses filiales coopérait avec les services de police dans le cadre d’une enquête à l’encontre de suspects qu’on soupçonne d’activités contraires à l’éthique.

RISQUES IMPORTANTS

Les employés visés ont aussi été suspendus par l’entreprise jusqu’à la conclusion d’une enquête interne. Celle de la Banque mondiale a démarré en début d’année, et Bombardier avait affirmé publiqueme­nt qu’une «organisati­on multilatér­ale» entendait mener un audit à son endroit. Mais ce n’est qu’hier que l’identité de cette organisati­on a été confirmée.

Si les vérificate­urs concluent que la compagnie montréalai­se a eu recours à des pratiques de corruption, en plus d’être expulsée du projet d’azerbaïdja­n, elle risque d’être interdite de participer à tout autre projet financé, en tout ou en partie, par la Banque mondiale.

L’enquête n’a eu aucun impact sur l’entreprise, a toutefois précisé Simon Letendre, porte-parole de Bombardier.

«On collabore à l’enquête et, pour l’instant, c’est “business as usual”. Aucun acte illégal n’a été trouvé jusqu’à maintenant.»

Le Groupe de la Banque mondiale avait annoncé en 2013 la radiation de la société québécoise Snc-lavalin inc. – en plus de 100 filiales – pour une période de 10 ans, à la suite de la multiplica­tion des scandales de corruption, entre autres dans le cadre de projets financés par la Banque.

— Avec l’agence QMI

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