La Banque mondiale enquête sur Bombardier
La division Transport est visée pour une affaire de corruption
Bombardier a assuré hier collaborer pleinement à l’enquête ouverte à son endroit par la Banque mondiale, relativement à des allégations de collusion et de corruption pour un important contrat en Azerbaïdjan.
Le contrat a été accordé en 2013 à un consortium mené par Bombardier Transport, afin d’assurer la signalisation dans le corridor international KarsBakou, reliant l’asie et l’europe. Bombardier Transport Suède aurait eu recours à la collusion pour remporter ce contrat de plusieurs centaines de millions de dollars américains, qui a été octroyé par les Chemins de fer d’azerbaïdjan CJSC.
Deux employés ont été accusés par l’unité anticorruption de l’autorité suédoise des poursuites judiciaires, dont un cadre.
Dans son rapport financier pour l’exercice 2016, Bombardier soulignait que l’une de ses filiales coopérait avec les services de police dans le cadre d’une enquête à l’encontre de suspects qu’on soupçonne d’activités contraires à l’éthique.
RISQUES IMPORTANTS
Les employés visés ont aussi été suspendus par l’entreprise jusqu’à la conclusion d’une enquête interne. Celle de la Banque mondiale a démarré en début d’année, et Bombardier avait affirmé publiquement qu’une «organisation multilatérale» entendait mener un audit à son endroit. Mais ce n’est qu’hier que l’identité de cette organisation a été confirmée.
Si les vérificateurs concluent que la compagnie montréalaise a eu recours à des pratiques de corruption, en plus d’être expulsée du projet d’azerbaïdjan, elle risque d’être interdite de participer à tout autre projet financé, en tout ou en partie, par la Banque mondiale.
L’enquête n’a eu aucun impact sur l’entreprise, a toutefois précisé Simon Letendre, porte-parole de Bombardier.
«On collabore à l’enquête et, pour l’instant, c’est “business as usual”. Aucun acte illégal n’a été trouvé jusqu’à maintenant.»
Le Groupe de la Banque mondiale avait annoncé en 2013 la radiation de la société québécoise Snc-lavalin inc. – en plus de 100 filiales – pour une période de 10 ans, à la suite de la multiplication des scandales de corruption, entre autres dans le cadre de projets financés par la Banque.
— Avec l’agence QMI