Le Journal de Quebec

Les pyramides dévoilent leurs secrets

Une équipe de l’université LAVAL Collabore À une mission scientifiq­ue inédite 2 3 1

- DAPHNÉE DION-VIENS

Des Chercheurs des quatre Coins de la planète sont réunis dans le Cadre d’une mission scientifiq­ue qui vise À révéler les secrets enfouis dans les entrailles des pyramides d’égypte, grâce À de l’équipement ultrasophi­stiqué. À l’université LAVAL, une équipe Collabore À Ce projet de recherche inédit, qui A permis de faire des découverte­s scientifiq­ues prometteus­es Au Cours de la dernière Année. Pour faire le point sur leurs travaux, Le Journal s’est entretenu Avec Xavier Maldague, professeur en génie électrique, Clemente IBARRA Castanedo, profession­nel de recherche, et Matthieu Klein, Collaborat­eur scientifiq­ue. Voici un résumé de leurs propos, en Cinq questions. Quels travaux de recherche et perCées scientifiq­ues ont été effectués Au Cours de la dernière Année? L’équipe de M. Maldague utilise la thermograp­hie infrarouge afin de découvrir des structures à l’intérieur de la pyramide, proches de la surface. Cet été, Clemente Ibarra Castanedo s’est rendu en Égypte pour effectuer des relevés avec une caméra infrarouge sur la face nord de la pyramide de Khéops, érigée il y a plus de 4500 ans. Les données ont été recueillie­s à trois reprises pendant une période de 24 heures. Des anomalies thermiques ont été relevées, laissant présager l’existence de cavités secrètes à l’intérieur. Cette hypothèse a par la suite été confirmée par une équipe de chercheurs japonais et français qui utilisent la radiograph­ie par muons (des particules semblables aux électrons, mais avec une masse plus grande) pour détecter la présence de zones vides à l’intérieur des pyramides.

Qu’est-ce que Cette découverte nous permet d’apprendre sur la structure interne de la pyramide de Khéops? Cette nouvelle cavité pourrait être l’entrée principale ayant servi à porter la dépouille du pharaon à son dernier repos, un accès qui a été refermé par la suite et qui diffère de l’entrée présenteme­nt utilisée par les touristes pour visiter l’intérieur de la pyramide, explique M. Maldague. «Ce serait logique que ce soit ça», laisse-t-il tomber. Or, ce sera maintenant au tour des archéologu­es et des égyptologu­es d’interpréte­r ces nouvelles informatio­ns, ajoute Matthieu Klein. «Notre rôle, c’est d’essayer de leur fournir des données fiables sur lesquelles ils peuvent se baser pour élaborer leurs théories», dit-il.

Est-ce que d’autres percées ont été faites qui permettrai­ent d’en Apprendre davantage sur le mystère entourant la Constructi­on des pyramides? Les équipes de chercheurs travaillan­t avec la radiograph­ie par muons ont aussi découvert deux autres cavités, d’environ 9 mètres cubes, situées sous les arêtes des pyramides. Une cavité semblable était déjà connue, mais le fait d’en avoir trouvé deux autres semblables change la donne. «Probableme­nt qu’il y en a aussi sous d’autres arêtes, affirme Matthieu Klein. Il y a peut-être un lien intéressan­t à faire pour expliquer comment les pyramides ont été érigées. Est-ce que ça aurait pu avoir servi à stocker quelque chose lors de la constructi­on?»

À quelles difficulté­s techniques Avez-vous été Confrontés sur le terrain? «À la redoutable bureaucrat­ie égyptienne!» laisse tomber M. Maldague en riant. Lors de la mission réalisée par Clemente Ibarra Castanedo l’été dernier, l’équipement a été retenu plusieurs jours par les services frontalier­s égyptiens. «Tous les papiers étaient en règle, mais en arrivant là-bas, on nous a dit à la douane qu’il manquait encore quelque chose», raconte M. Castenado, qui n’a pu réaliser son travail selon l’échéancier prévu. «On avait prévu faire des relevés sur deux ou trois faces de la pyramide, mais on a dû se contenter de la face nord», explique-t-il. En plus de la bureaucrat­ie égyptienne, l’équipe sur place a dû aussi composer avec les tempêtes de sable, les pannes de courant et les contrôles de sécurité sur le site, qui rendent parfois difficile l’accès aux pyramides, même pour les chercheurs. «En Égypte, tout peut arriver!» lance M. Maldague.

Qu’est-ce qui est prévu pour la proChaine Année Comme travaux de recherche dans Ce projet? D’autres équipes de chercheurs retournero­nt en Égypte pour poursuivre leurs travaux. De son côté, l’équipe de l’univer- sité Laval est en recherche de subvention­s afin d’entreprend­re la deuxième phase de ses travaux. «On a atteint la limite de ce qu’on peut faire avec l’équipement qu’on a», affirme M. Castanedo. L’équipe espère obtenir 800 000 $, ce qui lui permettrai­t d’installer une caméra infrarouge fixe à l’extérieur de la pyramide, sur un poteau d’éclairage, afin d’effectuer des relevés quotidiens pendant trois ans. «Plus on va attendre, plus on aura l’occasion d’enregistre­r le parcours des ondes thermiques et plus on pourra voir loin à l’intérieur» de la pyramide, explique M. Maldague. Les données seraient transmises par réseau cellulaire directemen­t dans les serveurs de l’université Laval, où elles seraient analysées si le financemen­t est au rendez-vous. «L’argent, c’est le nerf de la guerre, ajoute le professeur. C’est vrai aussi pour la recherche.»

 ??  ?? 1. Clemente Ibarra Castanedo, profession­nel de recherche à l'université Laval, lors de sa mission à l'été 2016 avec Scan Pyramids. 2. Une équipe de la Scan Pyramids sur le terrain, près d'une des pyramides d'égypte. 3. Entrevue avec Xavier Maldague de...
1. Clemente Ibarra Castanedo, profession­nel de recherche à l'université Laval, lors de sa mission à l'été 2016 avec Scan Pyramids. 2. Une équipe de la Scan Pyramids sur le terrain, près d'une des pyramides d'égypte. 3. Entrevue avec Xavier Maldague de...
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