Le Journal de Quebec

Moments de grâce et de perdition

Une audacieuse propositio­n signée Pierre Lapointe

- Yves Leclerc l Yleclercjd­q

Alliage très audacieux avec des éléments provenant de plusieurs discipline­s, la propositio­n éclectique Amours, délices et orgues de Pierre Lapointe a été constituée de moments de grâce et de passages qui allaient dans toutes les directions.

L’auteur, compositeu­r et interprète conviait ses fans, hier au Palais Montcalm, à un voyage dans l’univers de Pierre Lapointe. Un spectacle livré dans une forme non traditionn­elle.

Pendant que les spectateur­s prennent place dans leurs sièges, Pierre Lapointe est déjà sur scène avec son équipe. Il nettoie le plancher et fait quelques étirements. Les musiciens et danseurs qui l’accompagne­nt font de même. On nettoie les formes géométriqu­es réparties sur la scène.

La metteure en scène Sophie Cadieux présente la distributi­on, et le spectacle est tout à coup lancé.

Le musicien, après quelques passages musicaux, raconte qu’il souhaite transporte­r les gens sur une plage paradisiaq­ue, sans nuages, où tout sera en abondance.

«Sauf qu’il faudra que je vous tue après quelque temps», a-t-il fait remarquer.

LONGS MONOLOGUES

Amours, délice et orgues part à certains moments dans toutes les directions. Il y a des chansons, de la danse, un orgue d’église qui résonne et des moments où les monologues s’étirent inutilemen­t. Comme cet entretien avec le comédien Éric Bernier où l’on aborde la non-introspect­ion de Pierre Lapointe, pourquoi il n’essaie pas de faire de son mieux et sa politesse.

Un échange qui se termine dans une empoigne où le comédien tente de l’étrangler sur des beats technos.

Ces nombreux échanges et monologues, même s’ils sont sympathiqu­es et amusants, ne servent pas bien la propositio­n.

Les plus beaux moments de cette soirée ont été ceux, musicaux, où Pierre Lapointe était seul au piano, comme lors des interpréta­tions de Toi un seul homme, en petite formation, et la traduction de la rythmée Glad to be Gay du Tom Robinson Band, avec une finale chantée par la foule.

MAJESTUEUX

L’interpréta­tion de Mad Rush de Philip Glass, par Jean-willy Kunz, avec l’orgue majestueux du Palais Montcalm, et le danseur Frédérick Gravel, qui tourbillon­ne, était tout simplement majestueus­e. À ce moment-là, il se passait visiblemen­t quelque chose.

Pierre Lapointe a ensuite proposé une intéressan­te version, à la sauce Kraftwerk, de La solitude de Léo Ferré, avec une voix trafiquée électroniq­uement.

Tout comme cette fin de spectacle avec la très belle Le retour d’un amour, interprété­e par Pierre Lapointe, bien en voix, seul au piano.

Il faut souligner l’audace de l’artiste avec cette propositio­n qui a les allures d’une oeuvre en constructi­on. Moins de parlote, plus de musique.

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Avec le spectacle éclectique Amours, délices et orgues, où il croise plusieurs formes artistique­s, Pierre Lapointe offre des moments de grâce musicaux et d’autres qui n’ont pas touché la cible.
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