Un ministre à l’éducation
Lorsque Sébastien Proulx fut nommé ministre de l’éducation, on parlait des portes tournantes dans ce ministère où les titulaires se sont succédé au rythme d’un par année. Il se dégageait une impression de vide comme si chaque ministre était dégommé avant d’avoir fini de lire complètement ses dossiers.
Après moins d’une année et demie en poste, Proulx a fait disparaître ce vide. Il a aussi fait taire ceux (dont moi) qui craignaient que le cumul des ministères de la Famille et de l’éducation soit éreintant.
HYPERACTIF
Le ministre de l’éducation jongle avec plusieurs balles à la fois. Au cours des trois derniers jours ouvrables, il a convoqué la presse quotidiennement avec des annonces importantes. Dans la présente session parlementaire, ce ministre un peu hyperactif aura touché une impressionnante liste de dossiers.
Les maternelles quatre ans, les rénovations d’écoles, l’encadrement sérieux de l’enseignement à domicile, les écoles illégales, l’accès des enfants sans papiers à l’école, le gonflement des notes, pour ne nommer que ceux-là. Il a aussi eu le courage d’oser revoir la distribution des fonds du programme d’aide alimentaire malgré les critiques des déçus.
Certains problèmes comme les écoles illégales traînent depuis des années. Nombre de ministres avant lui ont promis d’agir, mais ont quitté la fonction avant d’avoir eu le temps de lever le petit doigt. Personne ne croit que toutes les actions de Sébastien Proulx vont déboucher sur des miracles. Mais au moins, il se prend des décisions et il y a un sens de la direction dans le ministère.
Ses politiques tiennent la route, mais sont aussi connectées sur les attentes des parents. Je pense notamment à son entêtement à implanter le cours d’éducation financière, malgré la bataille syndicale d’arrière-garde sur ce dossier. Ce cours était souhaité par les parents et aussi les adolescents sur le point de devenir de jeunes adultes.
Exploit remarquable, il a réussi
Malgré sa nature démonstrative et son côté bavard, le ministre de l’éducation a eu la sagesse d’éviter d’en mettre trop
jusqu’à maintenant à ne pas être bouffé ni par la machine ni par les syndicats, mais à garder tout ce beau monde assez calme. Pas de crise, pas d’esclandre, juste le bruit de fond du chialage propre aux syndicats de l’enseignement.
RESTER CRÉDIBLE
Malgré sa nature démonstrative et son côté bavard, le ministre de l’éducation a eu la sagesse d’éviter d’en mettre trop, de beurrer trop épais dans ses interventions. Son discours tient la route, et ne dégouline pas du caractère partisan qui rend certains de ses collègues insupportables.
Et il évite les gaffes! Bonne idée et belle habitude à conserver. Il faut se souvenir de la période avant son arrivée. Sous Yves Bolduc, l’éducation faisait rarement les manchettes pour les bonnes raisons. Quant au ministère de la Famille, il était littéralement en crise. Proulx a passé son premier mois à éteindre des feux.
Depuis le dernier budget et ses surplus, le premier ministre Couillard aime dire que sa priorité c’est l’éducation. Il peut dire merci à son ministre Proulx: c’est ce redressement dans la dernière année qui rend ce propos possible.