Le Journal de Quebec

Un ministre à l’éducation

- Mario Dumont mario.dumont@quebecorme­dia.com

Lorsque Sébastien Proulx fut nommé ministre de l’éducation, on parlait des portes tournantes dans ce ministère où les titulaires se sont succédé au rythme d’un par année. Il se dégageait une impression de vide comme si chaque ministre était dégommé avant d’avoir fini de lire complèteme­nt ses dossiers.

Après moins d’une année et demie en poste, Proulx a fait disparaîtr­e ce vide. Il a aussi fait taire ceux (dont moi) qui craignaien­t que le cumul des ministères de la Famille et de l’éducation soit éreintant.

HYPERACTIF

Le ministre de l’éducation jongle avec plusieurs balles à la fois. Au cours des trois derniers jours ouvrables, il a convoqué la presse quotidienn­ement avec des annonces importante­s. Dans la présente session parlementa­ire, ce ministre un peu hyperactif aura touché une impression­nante liste de dossiers.

Les maternelle­s quatre ans, les rénovation­s d’écoles, l’encadremen­t sérieux de l’enseigneme­nt à domicile, les écoles illégales, l’accès des enfants sans papiers à l’école, le gonflement des notes, pour ne nommer que ceux-là. Il a aussi eu le courage d’oser revoir la distributi­on des fonds du programme d’aide alimentair­e malgré les critiques des déçus.

Certains problèmes comme les écoles illégales traînent depuis des années. Nombre de ministres avant lui ont promis d’agir, mais ont quitté la fonction avant d’avoir eu le temps de lever le petit doigt. Personne ne croit que toutes les actions de Sébastien Proulx vont déboucher sur des miracles. Mais au moins, il se prend des décisions et il y a un sens de la direction dans le ministère.

Ses politiques tiennent la route, mais sont aussi connectées sur les attentes des parents. Je pense notamment à son entêtement à implanter le cours d’éducation financière, malgré la bataille syndicale d’arrière-garde sur ce dossier. Ce cours était souhaité par les parents et aussi les adolescent­s sur le point de devenir de jeunes adultes.

Exploit remarquabl­e, il a réussi

Malgré sa nature démonstrat­ive et son côté bavard, le ministre de l’éducation a eu la sagesse d’éviter d’en mettre trop

jusqu’à maintenant à ne pas être bouffé ni par la machine ni par les syndicats, mais à garder tout ce beau monde assez calme. Pas de crise, pas d’esclandre, juste le bruit de fond du chialage propre aux syndicats de l’enseigneme­nt.

RESTER CRÉDIBLE

Malgré sa nature démonstrat­ive et son côté bavard, le ministre de l’éducation a eu la sagesse d’éviter d’en mettre trop, de beurrer trop épais dans ses interventi­ons. Son discours tient la route, et ne dégouline pas du caractère partisan qui rend certains de ses collègues insupporta­bles.

Et il évite les gaffes! Bonne idée et belle habitude à conserver. Il faut se souvenir de la période avant son arrivée. Sous Yves Bolduc, l’éducation faisait rarement les manchettes pour les bonnes raisons. Quant au ministère de la Famille, il était littéralem­ent en crise. Proulx a passé son premier mois à éteindre des feux.

Depuis le dernier budget et ses surplus, le premier ministre Couillard aime dire que sa priorité c’est l’éducation. Il peut dire merci à son ministre Proulx: c’est ce redresseme­nt dans la dernière année qui rend ce propos possible.

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