Le « fractionnement » d’un contrat dénoncé
Juneau poursuit sa croisade contre les conseillers
Le maire de Saint-augustin dénonce le «fractionnement» d’un contrat de plus de 300 000 $ à la même firme d’architectes, embauchée à plusieurs reprises entre 2009 et 2011 par la Ville, sans appel d’offres, pour planifier l’aménagement de la Place des générations.
Soucieux de «faire toute la lumière» sur la gestion de l’administration Corriveau dans le passé et de «corriger les irrégularités/illégalités une à une en rendant imputables leurs auteurs», le maire Sylvain Juneau a déterré un nouvel exemple gênant, dit-il, qui contribuera à «crever l’abcès».
Dans un courriel expédié aux médias et à sa liste d’abonnés augustinois, hier, le maire a envoyé une copie des neuf résolutions de l’époque qui identifiaient les sommes à verser à la firme d’architectes JeanClaude Gauthier de Québec.
« ILLÉGAL »
Huit des neuf mandats octroyés de gré à gré se situent sous la barre des 25 000 $. Chaque résolution vise un bâtiment distinct de la Place des générations, soit la Maison des aînés, la Maison ThibaultSoulard ou la Maison des Jeunes. Or, il ne fait aucun doute selon le maire que l’ensemble des résolutions est en lien avec un seul projet: la Place des générations.
«Fractionner un même mandat en plu- sieurs tranches de moins de 25 000 $ pour contourner les règles est illégal», martèle Sylvain Juneau, s’appuyant sur la Loi sur les cités et villes. Qui plus est, le total des factures payées à la firme s’élève à près de 308 000 $, note le maire, «soit beaucoup plus que les 232 000 $ autorisés par voie de résolution».
«Cela contrevient évidemment aux règles», a-t-il ajouté. «Est-ce qu’ils l’ont fait pour favoriser quelqu’un, par pure incompétence ou par laxisme? C’est à eux de répondre à ça», a-t-il exposé en entrevue, visant les conseillers de l’époque qui siègent encore au conseil municipal.
RÉPLIQUE DE LOUIS POTVIN
Le conseiller Louis Potvin dénonce l’«obsession» du maire à ressasser le passé et se défend d’avoir contrevenu aux règles. «Je connais très bien les règles liées au fractionnement et je suis sensible à ça. Toutes les décisions qui ont été prises l’ont été à la lumière de recommandations formulées par la direction générale du temps. S’il y a des choses qui ont été faites et qui n’étaient pas conformes, on est les premiers à vouloir en être informés», a-t-il répliqué en entrevue.
«S’il y a eu favoritisme, je peux vous assurer qu’il ne venait pas du conseil municipal parce que ce monsieur-là, je ne le connais aucunement», a-t-il renchéri, rappelant que le ministère des Affaires municipales a enquêté sur ces éléments. «Il y a une vérification en cours et on a hâte d’avoir les résultats.»