Les ingénieurs interrompent leur grève
Le spectre d’une loi spéciale les mène à « prendre un pas de recul »
Menacés du dépôt d’une loi spéciale d’ici la fin de la semaine, les ingénieurs de l’état ont décidé d’interrompre leur grève entamée il y a trois semaines.
Ils seront de retour au travail ce matin, a confirmé le président de l’association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), Marc-andré Martin.
Le syndicat souhaite consulter ses membres une dernière fois avant le dépôt d’une loi spéciale attendue d’ici la fin de la session parlementaire, vendredi.
«On retourne discuter avec nos membres. […] On prend un pas de recul, on regarde ça, puis on va les faire voter sur ce qui est offert sur la table», a expliqué M. Martin.
S’il s’agit d’une stratégie pour gagner du temps, cela ne changera strictement rien au plan de match du gouvernement, a prévenu hier le ministre responsable de l’administration gouvernementale, Pierre Moreau.
«Est-ce que s’ils suspendent la grève, ça va faire quoi que ce soit? La réponse pour moi, ce n’est pas la suspension de la grève, c’est la reprise des négociations, a dit M. Moreau. Et c’est là qu’est la clef. Si on n’a pas d’entente, le gouvernement va prendre ses responsabilités.»
LE TEMPS FILE
Advenant une reprise sérieuse des négociations, le gouvernement Couillard pourrait reporter le dépôt de sa loi spéciale à lundi prochain, en guise de dernière chance pour en arriver à une entente.
«Il n’y a pas d’ultimatum, moi, ce que je dis, c’est: “allez négocier”», avait déclaré un peu plus tôt le ministre Moreau.
«Le temps file», a signalé pour sa part le premier ministre Philippe Couillard aux ingénieurs du gouvernement.
«Ils ont encore du temps, mais du temps limité pour négocier», a prévenu M. Couillard à son arrivée au caucus libéral.
«C’est l’intérêt général du Québec [qui est en cause]. Moi, je les enjoins de négocier, a insisté le premier ministre, et s’il faut agir, on agira.»
«Nécessairement, il y a des impacts sur les chantiers», a reconnu le ministre des Transports, Laurent Lessard, qui confirme que certains travaux ont dû être reportés par son ministère, le plus gros donneur d’ouvrage de l’état. «La patience du gouvernement arrive à sa fin, a dit le ministre Lessard. […] La patience a atteint sa limite [sic].»