Un autre policier soupçonné d’avoir coulé de l’information
Pour une deuxième fois à la commission Chamberland, un policier a été soupçonné par ses pairs d’avoir laissé filtrer de l’information aux médias en raison d’une relation intime avec une journaliste.
L’inspecteur de la Sûreté du Québec a nié catégoriquement hier avoir entretenu une relation intime avec la journaliste Marie-maude Denis de Radio-canada, comme l’ont allégué des enquêteurs dans un affidavit déposé devant une juge pour la convaincre d’obtenir des registres téléphoniques.
«Je veux que ce soit clair, parce que ces allégations ont un impact sur MarieMaude Denis, sur moi et sur ma conjointe», a dénoncé Denis Morin, hier, devant la commission Chamberland sur la protection des sources journalistiques.
La SQ enquêtait sur les fuites dans les médias au sujet de l’écoute électronique de l’ex-président de la FTQ, Michel Arsenault. Les registres téléphoniques obtenus en vertu d’autorisations judiciaires montraient une vingtaine d’appels entre la journaliste et l’inspecteur.
« Jamais validées »
«C’est malheureux de voir des allégations qui n’ont jamais été validées avec moi», a-t-il déploré, car jamais ses collègues ne sont venus l’interroger sur leurs soupçons. L’inspecteur, qui travaille maintenant en Estrie, a aussi dit n’avoir jamais été avisé qu’il faisait l’objet d’une enquête.
Denis Morin a reconnu avoir parlé à plusieurs reprises avec Marie-maude Denis, avec d’autres journalistes aussi, puisque plusieurs reportages étaient à la base des enquêtes de l’escouade Marteau sur la collusion, qu’il dirigeait.
Interrogé par l’avocat en chef adjoint de la commission, M. Morin a aussi dit qu’il était «complètement faux» de dire qu’il avait fait des sorties de couple avec Marie-maude Denis et deux autres personnes, comme l’ont aussi allégué des enquêteurs. «J’ai rencontré MarieMaude Denis une seule fois. On a pris un verre pendant 45 minutes pour discuter des enquêtes», a-t-il expliqué.
Pour sa part, la journaliste MarieMaude Denis compte attendre à son témoignage plus tard cette semaine devant la commission Chamberland pour dénoncer «à quel point ces allégations […] sont fausses».
Comme à laval
Les soupçons de relations intimes des enquêteurs de la SQ rappellent les propos dégradants tenus par la police de Laval, qui pensait que si un policier avait divulgué de l’information à une journaliste, c’était parce qu’il «avait pensé avec sa graine».
Au début du mois, la commission Chamberland a entendu qu’un policier de Laval avait dit dans une déclaration sous serment qu’un collègue avait parlé à la journaliste Monic Néron «parce qu’il voulait la fourrer».
Des propos «disgracieux et profondément irrespectueux», vivement dénoncés par la journaliste visée.