Le Journal de Quebec

Des cancers du cerveau inexplicab­les

Trois fois plus de cas à Gros-mécatina qu’ailleurs

- EMY-JANE DÉRY

GROS-MÉCATINA | Après avoir analysé les appareils médicaux du village, les oeufs de goélands, l’eau et l’air, le mystère plane toujours sur le nombre de cas anormaleme­nt élevé de cancer du cerveau chez les habitants d’une petite municipali­té de la CôteNord.

En 10 ans, quatre habitants de GrosMécati­na, un petit village de 500 personnes de la Basse-côte-nord, ont été atteints du cancer du cerveau, soit trois fois et demie plus qu’ailleurs.

La Direction de la santé publique a donc fait une enquête exhaustive, mais n’a pas réussi à identifier de causes.

De nombreuses analyses ont été menées dans le village pour tenter de comprendre le phénomène. Le seul facteur environnem­ental reconnu pouvant expliquer le cancer du cerveau est la radiation. Au terme des recherches, aucune source active n’a été trouvée à Gros-mécatina. Rien à ce jour ne permet donc d’expliquer la situation, mais la santé publique assure que le village est sécuritair­e.

«Ce n’est pas plus dangereux de rester à Gros-mécatina en 2017 que n’importe où ailleurs dans la province», dit le Dr Stéphane Trépanier, directeur de la santé publique du CISSS Côte-nord.

OEUFS DE GOÉLANDS

À un moment, on avait soupçonné les oeufs de goélands qui sont traditionn­ellement consommés par les gens de la région. Dans les années 1990, une étude avait démontré que leur consommati­on avait entraîné un taux de mercure et de BPC sept fois plus élevé dans le sang des résidents de Gros-mécatina qu’ailleurs au Québec. Des oeufs ont à nouveau été analysés par la santé publique qui a conclu qu’ils ne seraient pas en cause, puisqu’on y a décelé moins d’éléments toxiques.

«Il faudrait aujourd’hui que les gens mangent huit oeufs pour avoir le même effet qu’un seul oeuf pouvait engendrer à l’époque», explique le Dr Trépanier.

Ce dernier s’est également attardé à la conformité des appareils médicaux, dont l’appareil de radiograph­ie du dentiste du village.

Les sources d’eau ont aussi fait l’objet d’analyses, de même que l’air. La présentati­on du rapport des analyses menées a eu l’effet d’un grand soulagemen­t dans la petite communauté, selon le maire.

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