La Caisse commet une erreur, déplore un fournisseur
Un minimum de contenu québécois pour le REM aurait créé des centaines d’emplois
Des centaines d’emplois de plus auraient été créés au Québec si la Caisse de dépôt et placement avait exigé un minimum de contenu québécois pour son train métropolitain, déplore le Groupe ADF, leader de la construction de composantes lourdes de la province.
Pierre Paschini, le président et chef de l’exploitation du Groupe ADF, ne décolère pas. En renonçant à imposer un minimum de contenu canadien pour la construction du Réseau électrique métropolitain (REM), la Caisse nuit aux entreprises d’ici, dit-il, joignant sa voix à celle des Manufacturiers et exportateurs du Québec, entre autres.
La compagnie familiale, basée à Terrebonne, a signifié son intérêt aux deux consortiums en lice pour la construction du REM. Mais elle est consciente qu’il lui sera plus difficile de tirer son épingle du jeu dans les circonstances, les entreprises québécoises ayant souvent du mal à concurrencer les prix de compétiteurs asiatiques et européens.
«C’est important qu’il y ait du contenu canadien dans le projet du REM. Le problème, c’est qu’ils peuvent acheter où ils veulent, alors on va peut-être avoir des gens de l’extérieur. Ce n’est pas correct. La Caisse investit 6 milliards, il faut que ça reste au Québec», a affirmé M. Paschini, en entrevue au Journal.
OCCASION MANQUÉE
«C’est la même chose au pont Champlain, ils ont donné 150 M$ aux Espagnols. Écoutez, on paye des taxes pourquoi, nous, les entreprises québécoises? Pour le fun? On aurait pu avoir 200 ou 300 personnes de plus dans l’usine à travailler. Les retombées auraient été importantes. Mais, non», lâche-t-il.
Il cite l’exemple du pont international Gordie Howe, entre Windsor et Detroit. «Les fournisseurs doivent être américains ou canadiens. Ça devrait être comme ça plutôt que d’être ouvert à tout le monde. Il faut favoriser les entreprises d’ici.»
DES RAISONS ÉCONOMIQUES
La décision de la Caisse de dépôt de ne pas imposer d’exigences minimales de contenu canadien s’explique par son désir d’obtenir le prix le plus concurrentiel qui soit pour la construction du REM, avait expliqué, mardi, l’organisation.
Il est toutefois «certain» que des entreprises d'ici feront partie du consortium chargé de construire le REM, puisqu’à la suite de l’appel de qualification effectué, chaque consortium qualifié inclut des entreprises ou filiales québécoises ou canadiennes, selon un porte-parole.