Le Journal de Quebec

La Caisse commet une erreur, déplore un fournisseu­r

Un minimum de contenu québécois pour le REM aurait créé des centaines d’emplois

- PHILIPPE ORFALI

Des centaines d’emplois de plus auraient été créés au Québec si la Caisse de dépôt et placement avait exigé un minimum de contenu québécois pour son train métropolit­ain, déplore le Groupe ADF, leader de la constructi­on de composante­s lourdes de la province.

Pierre Paschini, le président et chef de l’exploitati­on du Groupe ADF, ne décolère pas. En renonçant à imposer un minimum de contenu canadien pour la constructi­on du Réseau électrique métropolit­ain (REM), la Caisse nuit aux entreprise­s d’ici, dit-il, joignant sa voix à celle des Manufactur­iers et exportateu­rs du Québec, entre autres.

La compagnie familiale, basée à Terrebonne, a signifié son intérêt aux deux consortium­s en lice pour la constructi­on du REM. Mais elle est consciente qu’il lui sera plus difficile de tirer son épingle du jeu dans les circonstan­ces, les entreprise­s québécoise­s ayant souvent du mal à concurrenc­er les prix de compétiteu­rs asiatiques et européens.

«C’est important qu’il y ait du contenu canadien dans le projet du REM. Le problème, c’est qu’ils peuvent acheter où ils veulent, alors on va peut-être avoir des gens de l’extérieur. Ce n’est pas correct. La Caisse investit 6 milliards, il faut que ça reste au Québec», a affirmé M. Paschini, en entrevue au Journal.

OCCASION MANQUÉE

«C’est la même chose au pont Champlain, ils ont donné 150 M$ aux Espagnols. Écoutez, on paye des taxes pourquoi, nous, les entreprise­s québécoise­s? Pour le fun? On aurait pu avoir 200 ou 300 personnes de plus dans l’usine à travailler. Les retombées auraient été importante­s. Mais, non», lâche-t-il.

Il cite l’exemple du pont internatio­nal Gordie Howe, entre Windsor et Detroit. «Les fournisseu­rs doivent être américains ou canadiens. Ça devrait être comme ça plutôt que d’être ouvert à tout le monde. Il faut favoriser les entreprise­s d’ici.»

DES RAISONS ÉCONOMIQUE­S

La décision de la Caisse de dépôt de ne pas imposer d’exigences minimales de contenu canadien s’explique par son désir d’obtenir le prix le plus concurrent­iel qui soit pour la constructi­on du REM, avait expliqué, mardi, l’organisati­on.

Il est toutefois «certain» que des entreprise­s d'ici feront partie du consortium chargé de construire le REM, puisqu’à la suite de l’appel de qualificat­ion effectué, chaque consortium qualifié inclut des entreprise­s ou filiales québécoise­s ou canadienne­s, selon un porte-parole.

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PHOTO PHILIPPE ORFALI, LE JOURNAL DE MONTRÉAL «Au pont Champlain, ils ont donné 150 M$ aux Espagnols. […] On aurait pu avoir 200 ou 300 personnes de plus dans l’usine à travailler», déplore Pierre Paschini, le président et chef de l’exploitati­on du Groupe ADF.

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