Le Journal de Quebec

« Un rêve »

33 M$ pour Jonathan Drouin avec le CH

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Marc Bergevin a pris les grands moyens. Jonathan Drouin, à l’issue de la dernière saison, était un incontourn­able pour le directeur général du Canadien.

Dans un premier temps, le jeune homme devenait joueur autonome AVEC restrictio­n, donc, Bergevin pouvait lui faire une offre hostile. Mais il a pris la bonne option. Plutôt que de s’attirer les reproches de ses homologues de la ligue, il a opté pour des négociatio­ns sérieuses, dans les meilleurs intérêts des deux organisati­ons, qui, à partir d’octobre prochain, se livreront une dure lutte dans la division atlantique.

Le Lightning convoitait un défenseur capable de relancer l’attaque. Steve Yzerman ne pouvait pas offrir des contrats, à la valeur du marché, à trois joueurs importants: Ondrej Palat, Taylor Johnson et Drouin.

DU CARACTÈRE

Bergevin a saisi l’opportunit­é. Pouvait-il attendre que Mikhail Sergachev se développe comme le défenseur un ou deux de l’organisati­on dans deux ou trois ans? Oui. Par contre, la chance d’obtenir un jeune patineur, talentueux et créatif, spectacula­ire et productif, ne se présente pas à tous les jours.

Le directeur général du Tricolore vient de donner du caractère à son attaque. Parce que Drouin a du caractère. Parfois ça peut déplaire à l’entraîneur ou à certains coéquipier­s, mais les bonnes équipes gagnent parce que les leaders parviennen­t constammen­t à s’imposer autant sur la surface de jeu que dans le vestiaire.

Il a eu la vie dure à Tampa, particuliè­rement avec Cooper, un pilote qui n’a jamais cru au potentiel du jeune homme. L’entraîneur du Lightning préférait donner plus d’espace au groupe qui lui avait permis de gagner dans la Ligue américaine.

Peut-être avait-il raison dans certaines situations, peut-être que Drouin lui fournissai­t des arguments pour agir ainsi, mais en fin de compte, il était l’un des joueurs les plus talentueux de l’organisati­on. À preuve, à son retour à Tampa, après sa fugue de quelques semaines, on l’accueillit à bras ouverts dans le vestiaire.

FAIRE LA DIFFÉRENCE

Le Canadien a maintenant un joueur francophon­e, qui ne s’en laisse jamais imposer, et qui selon son ex-entraîneur, Dominic Ducharme l’expliquait, hier, «Il veut toujours faire la différence. Il adore compétitio­nner quand la pression est à son plus haut niveau, il aime les grands matchs, il veut s’imposer et c’est un compétiteu­r acharné.»

Et j’ajouterais, pour avoir observé Drouin en plusieurs occasions au cours des deux dernières années, dans le cadre de l’analyse des matchs de la LNH à TVA Sports, qu’on l’encadre bien, qu’on lui donne des responsabi­lités, c’est ce qu’il recherche. Il veut être celui qui va se démarquer. On a fait un premier pas en lui accordant une entente de six ans évaluée de 33 M$.

On ignore si Sergachev va éclore - la plupart des recruteurs disent qu’il a le talent pour atteindre le statut de joueur étoile - c’est possible, mais pour l’instant, le Canadien devient une équipe plus dangereuse en attaque.

Si je suis Max Pacioretty, je suis comblé.

Parce que, s’il y a un joueur qui peut profiter pleinement de la créativité de Drouin, c’est bien le capitaine du Tricolore. En supériorit­é numérique, on verra une équipe différente, une formation plus rapide et plus redoutable. Drouin était le patineur le plus dangereux chez le Lightning en supériorit­é numérique, sa fiche en témoigne 12 buts et 22 passes pour un total de 34 points.

AILIER OU CENTRE ?

Sera-t-il un ailier ou un joueur de centre? La question rebondit constammen­t. Ducharne a fourni la réponse: «Dans le rôle de joueur de centre, on exige dans la LNH qu’il s’implique dans son propre territoire. On lui demande de jouer profondéme­nt dans son territoire. Ce serait enlever l’espace dont a besoin Drouin pour s’affirmer en attaque.»

Mais il ne faut jamais écarter la perspectiv­e que Claude Julien tente quelques expérience­s.

À gauche ou à droite, ça n’a pas tellement d’importance bien qu’il est plus à l’aise sur le flanc droit. Il aime s’avancer dans le territoire adverse en possession de la rondelle. Sur le flanc droit, il se donne plusieurs options.

Mais, c’est Claude Julien qui en décidera. Et il composera avec les effectifs que lui confiera son patron Marc Bergevin.

Parce que j’ai comme l’impression que le patron du Tricolore n’a pas terminé son travail de fin de saison.

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PHOTO AGENCE QMI, DARIO AYALA Jonathan Drouin est ce style de joueur qui veut faire la différence.
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