Dur lendemain de veille
Il démissionne après une entrevue décousue à la radio
Plongé en pleine controverse, le fondateur de Québec 21, Frédérick Têtu, a été contraint d’annoncer le retrait de sa candidature dans Loretteville–les Châtels, hier, au lendemain de son passage erratique en studio à Radio X.
Analyste politique de longue date à CHOI et professeur de philosophie au Cégep Garneau, M. Têtu s’est néanmoins défendu de s’être pointé en état d’ébriété au micro de Yannick Marceau pour son entrevue d’une heure en soirée. Il a invoqué un «état de fatigue extrême», une version à laquelle souscrit le chef du parti, Jean-françois Gosselin, convaincu qu’il n’était pas ivre.
Les propos en ondes et le comportement de M. Têtu, mercredi soir, ont pourtant fait croire le contraire à de nombreux auditeurs et animateurs de CHOI, y compris celui qui lui a donné une tribune. Yannick Marceau a fait sa- voir au Journal qu’il avait gardé Frédérick Têtu en studio afin d’assurer la «sécurité» des automobilistes.
Dans cette longue entrevue, ponctuée de mots d’église, le porte-étendard du jeune parti municipal avait la bouche molle et a buté sur plusieurs mots. Son discours était parfois décousu. Il a notamment critiqué les électeurs «douchebags» de Régis Labeaume, affirmé que le maire n’avait «pas de classe», discouru sur le «câlice de droit de vote» et confondu le mot «SRC» avec «SRB».
EXCUSES SUR FACEBOOK
Le principal intéressé s’est excusé, en matinée, sur sa page Facebook et a dit regretter ses propos de la veille.
«Contrairement à la perception de certains, je n’étais pas ivre, mais plutôt dans un état de fatigue extrême», a-t-il exprimé. Son désistement, dans les circonstances, était «la meilleure chose» à faire, dit-il, pour éviter de nuire à son chef Jean-françois Gosselin et au parti qu’il a lui-même fondé.
Jean-françois Gosselin a déploré les propos de son confrère et ami. «Je veux ramener le respect à l’hôtel de ville, alors je ne peux pas tolérer qu’un candidat tienne des propos irrespectueux. Frédérick a compris la gravité de la situation, il a fait une erreur, il l’admet, il la regrette, il m’a offert sa démission et je l’ai acceptée», a-t-il réagi.
LABEAUME NE RÉAGIT PAS
Cela ne signifie pas pour autant la fin de la collaboration entre les deux hommes au sein de Québec 21. M. Têtu prendra deux ou trois semaines de repos, mais il pourrait à nouveau s’impliquer dans l’ombre. Joint par texto, M. Têtu a décliné notre demande d’entrevue. En fin de journée, le maire Labeaume a également retenu ses commentaires. «Je n’en pense rien, ce n’est pas de mes affaires. Moi, je ne me mêle pas de ça.»